Mondialisation : En réalité, la France exporte plus aux Etats-Unis qu’en Allemagne !

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Par Laure De Charette Modifié le 30 janvier 2013 à 5h57

Ca a-lors... On pensait que l’Hexagone exportait l'essentiel de ses produits chez le voisin, ami et partenaire allemand. Erreur ! C’est bien au-delà des frontières de l’Europe que la France s’est trouvée son premier partenaire commercial. Comme le révèle une étude très poussée menée par l’Organisation Mondiale du Commerce et l’OCDE et publiée hier par Le Figaro, les États-Unis sont en réalité le premier client pour les exportateurs français de produits industriels et de services. Devant l'Allemagne !

L’étude, qui porte sur l’année 2009 et qui a nécessité dix années de recherches, tient compte non pas du lieu de fabrication ou d’assemblage d’un produit, mais de son lieu de conception : typiquement, un Ipod fabriqué dans une usine de Foxconn en Chine est considéré comme chinois dans les chiffres traditionnels du commerce international, alors qu’en réalité, il est américain, ayant été créé par les têtes pensantes d’Apple.

Et donc, en termes de « valeur ajoutée produite en France pour l'exportation », les Américains apparaissent comme nos premiers clients, puisqu’ils achètent 12% des produits réellement made in France, devant les Allemands, acheteurs numéro deux (11% tout de même). Et la réciproque est vraie aussi : la France achète plus de valeur ajoutée américaine (14% de toutes nos importations) qu'allemande (12%).

On est donc très éloignés des chiffres fournis par le Trésor français en mars 2012 : d’après lui, les Etats-Unis n’étaient en 2011 que le sixième partenaire commercial de la France (à la fois en tant que client et fournisseur), avec 5,6% du total de nos exportations et de nos importations. Loin donc derrière l’Allemagne... et même le Royaume-Uni !

La France importe surtout des Etats-Unis des produits pharmaceutiques, des produits chimiques, parfums et cosmétiques, et des produits informatiques, électroniques et optiques. Et elle exporte là-bas essentiellement des produits industriels, des matériels de transport et des équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique.

En somme, nous avons surtout intérêt à ce que l’économie américaine redémarre -good news, elle devrait progresser de 2,5% en 2013 puis de 3,5% l'année suivante selon la Fed, la banque centrale américaine- et à ce que les relations politiques et donc économiques entre nos deux pays soient au beau fixe ! Sorry Angela...

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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