L’espionnage de la NSA pourrait coûter 35 milliards aux sociétés de Cloud Computing

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 8 août 2013 à 9h04

Le scandale PRISM n'aura probablement pas seulement des conséquences politiques, notamment des tensions entre les Etats-Unis et la Russie, cette dernière ayant accordé l'asile à Edward Snowden, mais aussi économiques pour les sociétés spécialisées dans le Cloud Computing. Elles pourraient perdre jusqu'à 35 milliards de dollars.

Le marché européen se méfie du Cloud Computing américain

Les firmes spécialisées dans le Cloud Computing, après la révélation des écoutes de la part de la NSA, ont vu chuter la confiance que les clients européens avaient en elles et, avec elle, les parts de marché qui risquent de se réduire.

Les géants du Cloud comme Amazon, Google ou Microsoft pourraient bien perdre non seulement la face mais aussi l'argent. Une étude de la Fondation pour l'Information, la Technologie et l'Innovation, basée à Washignton, estime à 35 milliards de dollars sur trois ans les pertes liées au scandale PRISM pour les sociétés américaines.

La confiance, premier pourvoyeur de clients dans le Cloud Computing

Pour une entreprise, se lancer dans le Cloud computing c'est extérioriser une grande partie de ses données, si ce n'est l'intégralité. L'entreprise fait donc entièrement confiance à la société qui lui propose ces services.

Comme l'a pointé du doigt Neelie Kroes, Commissaire européenne pour le Numérique, si les sociétés européennes ne peuvent aps faire confiance au gouvernement américain, à l'origine du programme PRISM de la NSA, elle peuvent aussi ne plus faire confiance aux sociétés spécialisées dans le Cloud Computing.

Jusqu'à 20 % des parts de marché en moins

Le scandale PRISM, selon le rapport publié par la fondation de Washigton, pourrait coûter entre 10 % et 20 % des parts du marché du Cloud Computing aux sociétés américaines ce qui entraînerait une perte entre 21,5 milliards de dollars et 35 milliards de dollars.

Cette perte de parts de marché a d'ailleurs déjà commencé puisque 10 % des membres étrangers de la Cloud Security Alliance, association formée pour promouvoir les bonnes pratiques de sécurité dans le Cloud Computing, ont annulé des projets avec des services de Cloud Computing basés aux Etats-Unis.

L'impact semble toucher non seulement les fournisseurs de services Cloud Computing mais aussi les autres entreprises puisque, depuis le scandale PRISM, 36 % des membres américains de la Cloud Security Alliance ont des problèmes à traiter avec des clients étrangers.

Article initialement paru le 08/08/2013 sur www.lafibreoptique.com, (c) Groupe EconomieMatin.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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