L’OPEP maintient son plafond de production actuel à 30 millions de baril / jour

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Par Laure De Charette Modifié le 13 décembre 2012 à 7h53

Réunis à Vienne hier, les pays producteurs de pétrole ont décidé de maintenir le volume global de production mondial à 30 millions de barils par jour. Les prix du baril de pétrole ont en effet nettement baissé ces derniers mois (87 dollars le baril hier mercredi 12 décembre 2012 à New York). La demande mondiale est largement satisfaite, et les économies des pays émergeants ne tournent pas à plein régime, limitant leurs besoins en hydrocarbures.

Mais derrière ce chiffre de 30 mbpj se cache une réalité : le changement des équilibres. On sait désormais que les Etats-Unis, grâce au gaz de schiste, pourraient occuper la première place mondiale des producteurs d'hydrocarbures avant la fin de la décennie. La production américaine atteint 8,1 mbpj, contre 6,9 mbpj seulement en 2008. L'Arabie Saoudite elle, plafonne à 11,1 mbpj, tandis que la Russie en produit 10,35. Loin derrière, l'Iran, historiquement troisième, s'enfonce. La production de pétrole en Iran n’a cessé de baisser ces derniers temps. Résultat, elle est tombée en octobre à son plus bas niveau depuis vingt-cinq ans, et a baissé de l’ordre de 25 % en l’espace d’un an. Un coup dur pour Mahmoud Ahmadinejad, le président de la République islamique d’Iran, touché au porte-monnaie. C’est ce qui ressort d’une enquête menée par Reuters et publiée hier. Du coup, son voisin irakien lui chipe la place de troisième producteur mondial, derrière l'Arabie saoudite, qui caracole toujours en tête des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

Donc l’Iran ne produit plus « que » 2,67 millions de barils par jour, contre 3,6 millions en moyenne l’an dernier. Pourquoi ? Il semble que les sanctions économiques imposées depuis le début d’année par les Etats-Unis et l’Europe dans l’espoir de convaincre l'Iran de renoncer à la menace nucléaire en soient en partie responsable. Même si le lien de cause à effet n’est pas formellement démontré. Tout de même, l’Iran a désormais plus de mal à exporter son pétrole et à le transporter, devant notamment compter sur ses propres tankers pour acheminer son or noir, ce qui enraye le processus exportateur d’ordinaire bien huilé.

En tout, l’Opep compte douze pays membres. Ensemble, ils produisent actuellement chaque jour plus de 30 millions de barils, conformément à l’objectif fixé. Acuellement, les trois pays qui consomment le plus de pétrole sont les Etats-Unis, la Chine et le Japon. En Europe, crise oblige, la demande ne cesse de baisser.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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