Quelles sont les entreprises françaises qui abîment le plus la planète ?

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Par Laure De Charette Publié le 26 avril 2016 à 6h48
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@shutter - © Economie Matin
8L'homme consomme en 8 mois les ressources naturelles renouvelées par la Terre en 1 an.

Quelles sont les entreprises françaises qui participent le plus à la destruction de la planète et à la consommation des ressources ? L’association WWF dresse la liste des mauvais élèves.

25 entreprises dans le viseur

L’association de défense de l’environnement épingle dans un rapport plusieurs entreprises françaises. Motif : elles consomment trop de ressources et abîment notre écosystème (hors climat) !

Des marques comme Carrefour, Auchan, Casino, Leclerc, Système U ou encore Danone, Bouygues, Vinci ou Michelin, sont ainsi clouées au pilori par WWF. En tout, 25 entreprises tricolores sont épinglées par l'association. Elles appartiennent, sans surprise, essentiellement au secteur de la grande distribution, de l'agroalimentaire et de la construction.

WWF explique qu’elle travaille, dans le monde, sur 16 filières prioritaires qui impactent le plus les écosystèmes les plus importants de notre planète comme l’Amazonie, le bassin du Congo ou encore la grande barrière de corail. Ces 16 filières sont, à titre d’exemple, les filières de l’huile de palme, le soja, le bœuf, le coton, l’aquaculture…

Or l’économie française compte des champions mondiaux dans ces secteurs particulièrement sensibles pour les écosystèmes. Lactalis est le premier acheteur de lait au monde avec 13 milliards de litres de lait par an. Sodexo, leader mondial de la restauration collective, prépare 75 millions de repas par jour. Michelin est le deuxième acheteur mondial de caoutchouc naturel, issu de l’hévéa, et qui contribue à la déforestation, etc. La liste est longue des entreprises françaises ayant un impact décisif dans leur secteur. Ainsi, dans les 500 entreprises qui ont le plus d’impact sur la nature dans le monde, WWF compte autant de sociétés françaises qu’américaines !

Changer ses pratiques

Mais si ces entreprises sont une partie du problème, elles font aussi potentiellement partie de la solution. Car les objectifs de restauration des écosystèmes, de « 0 déforestation nette », de restauration des stocks de poissons dont plus de 80 % au niveau mondial sont exploités et surexploités... ne pourront pas être atteints si ces grandes entreprises françaises ne changent pas leurs pratiques. Certaines sont engagées dans une démarche positive. Ainsi Carrefour propose plus de 50 références de poissons labélisés MSC, le standard qui assure que le poisson sauvage pêché l’est de manière soutenable pour la ressource. Et 100 % de l’huile de palme utilisée pour la fabrication des produits Carrefour suit une certification qui limite la déforestation. Les Mousquetaires/Intermarché ont cessé leur chalutage profond terriblement destructeur des écosystèmes marins et commencent à transformer leurs pratiques. Avec le WWF, Michelin est en train de créer une filière d’hévéa durable qui va permettre de mieux lutter contre la déforestation notamment en Asie du Sud Est. Et lorsque Michelin s’engage sur ce sujet il devient plus difficile pour ses concurrents mondiaux de nier le problème et les solutions possibles...

Deux planètes nécessaires

"Nous consommons à ce jour, en un an, l'équivalent d'1,6 fois les ressources naturelles que la planète peut renouveler sur cette même période. Si nous ne changeons pas de cap, l'équivalent de deux planètes ne sera pas suffisant pour répondre aux besoins de l'humanité à l'horizon 2030", alerte l'ONG.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.