Des mutuelles pour tous… en 2017

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 22 octobre 2012 à 4h40

Des mutuelles pour tous, c'est maintenant, en 2017. François Hollande, qui s'exprimait ce week-end devant le congrès de la Mutualité Française réuni à Nice, n'y est pas allé par quatre chemins.

Considérant qu'il était anormal que quatre millions de personne en France ne disposent pas d'une assurance de santé complémentaire en plus la Sécu, le président de la République est décidé à réformer le système. La Cour des Comptes évalue à quatre milliards les exonérations de charges qui bénéficient aux entreprises cotisant pour leurs salariés dans le cadre de contrats collectifs. Or, pour le président de la République, ces exonérations sont en quelques sortes des aides, qu'il faudrait attribuer non pas aux salariés des entreprises en mesure de contracter des assurances groupe, mais au contraire aux chômeurs et autres assurés sociaux exclus des systèmes mutualistes.

Pour François Hollande, c'est "une injustice sociale innacceptable" qu'il faut à tout prix réparer. Les contrats individuels coûtent en effet plus cher et remboursent trop souvent moins bien que les contrat collectifs, toujours selon la Cour des Comptes. Reste que les contrats des complémentaires santé, de plus en plus lourdement taxés pour venir au secours d'une Sécurité Sociale toujours plus déficitaire (14,7 milliards d'euros prévus pour cette année), reposent sur un équilibre fragile entre cotisants à perte, et bénéficiaires des prestations, la base du mutualisme. Si les bien portants qui ne consomment que peu des prestations de santé commencent à se rebeller, le système risque de prendre du plomb dans l'aile.

Et les mutuelles, contrairement à la Sécu, ne peuvent pas perdre d'argent. Si elles en perdent, elles coûlent, tout simplement... En 2013, les tarifs des cotisations des mutuelles, contraintes de payer de nouvelles taxes pour tenter de sauver la Sécu, augmenteront de 4 % en moyenne.

Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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