L'Argentine et les Fonds Vautours n'ont pas encore clos leur différend, bien au contraire : si les fonds d'investissement ont eu gain de cause devant la Cour suprême américaine, l'Argentine continue de n'avoir aucune intention de payer. Alors afin de contourner la loi américaine, le parlement argentin a trouvé une parade : délocaliser le paiement de sa dette... en France.
La France, défenseur de l'Argentine, en mauvaise posture
La France a défendu l'Argentine dans cette affaire : il faut dire qu'obliger un pays à la faillite pour rembourser deux fonds n'ayant pas accepté la restructuration de la dette paraît absurde. Mais la justice américaine a été claire : les créances ordinaires du pays ne pourront pas être payées tant que les fonds vautours n'auront pas touché les 1,47 milliards de dollars de dette non restructurée.
L'Argentine, qui ne peut pas payer, et risque de fait le défaut de paiement, a donc décidé de faire appel à Paris. La France a en effet défendu le pays d'Amérique du Sud auprès de la Cour Suprême des Etats-Unis et a interdit la saie des biens argentins sur son territoire.
Problème : dans cette histoire personne n'a demandé l'avis de la France. Cristina Kirchner, Présidente argentine, a tout fait toute seule. Et la France se retrouve au centre d'une nouvelle affaire internationale.
Les risques pour la France
L'idée d'aider l'Argentine ne serait pas un souci si les Etats-Unis n'avaient pas l'habitude de faire appliquer leurs lois en dehors de leur véritable juridiction. C'est en partie ce qui s'est passé avec l'affaire BNP Paribas condamnée pour violation d'embargo américain... alors que la banque est française.
En délocalisation le paiement de sa dette en France, l'Argentine s'est attirée encore plus les ires des américains qui ont déjà annoncé que cette décision est illégale. Mais, surtout, le pays met les banques françaises dans l'embarras.
Il faudra en effet trouver une banque qui accepter de jouer l'intermédiaire et de réaliser le paiement des dettes : un acte que le tribunal américain pourrait très mal prendre. Le risque, pour les institutions bancaires françaises, est l'accusation d'"outrage au tribunal".
Un risque qui, vues les dernières sanctions américaines aux banques, personne ne voudra prendre.