Le gouvernement veut mettre un terme au démarchage téléphonique abusif pour les rénovations énergétiques. Les signalements se sont multipliés auprès de la direction de la répression des fraudes.
La rénovation énergétique suscite des comportements indélicats de la part d'entreprises très désireuses d'offrir leurs services à des ménages qui ne sont pas forcément bien au courant des possibilités en matière de rénovation énergétique. Entre août 2018 et août 2019, la DGCCRF a enregistré 1 770 plaintes concernant du démarchage téléphonique dans ce secteur. Un volume en hausse de 20% par rapport à la même période de l'année précédente. Les abus sont tels que les professionnels du bâtiment ont demandé il y a quelques jours l'interdiction de ce type de démarchage. Les incitations mises en place par le gouvernement pour rénover son habitation afin qu'il consomme moins en énergie ont donné des idées aux escrocs…
Hausse des plaintes
L'exécutif a fixé un objectif d'un demi-million de logements rénovés chaque année aux derniers standards énergétiques. Des réductions d'impôts et des subventions sont disponibles pour épauler les ménages, ce qui motive ces entreprises à aller les démarcher. Le dispositif d'isolation à un euro fait partie des arguments qui reviennent souvent au téléphone ; après un démarchage agressif utilisant des techniques d'intimidation, le consommateur cède et se retrouve souvent avec des frais supplémentaires en l'absence de devis ou de visite technique. Pire, il faut parfois tout refaire…
Techniques d'intimidation
Agnès Pannier-Runacher, la secrétaire d'État auprès du ministère de l'Économie, a annoncé durant une conférence de presse que le gouvernement souhaitait l'interdiction totale du démarchage téléphonique dans le domaine de la rénovation énergétique. Un texte sur le sujet est en cours d'élaboration. Par ailleurs, un texte va passer en deuxième lecture à l'Assemblée pour réduire le démarchage téléphonique dans son ensemble. Il prévoit des amendes bien plus élevées (jusqu'à 375 000 euros au lieu de 75 000 euros actuellement) pour les entreprises qui ne respecteraient pas la liste Bloctel. Par ailleurs, la DGCCRF pourra nommer publiquement les sociétés qui ne jouent pas le jeu.