La Redoute vendue à ses dirigeants pour… un euro

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 5 décembre 2013 à 6h03

Ne vous méprenez pas : c'est un sacré pari qu'ont décidé de relever Nathalie Balla, PDG de la Redoute, et Eric Courteille, secrétaire général de Redcats, le pôle de vente à distance de Kering qui contrôlait La Redoute jusqu'ici. A l'issue d'un conseil d'administration ce mercredi 4 décembre 2013, les patrons de Kering, (ex Pinault-Printemps-La Redoute) ont confirmé être d'accord pour refiler le bébé La Redoute, et accessoirement Relais Colis, à son management. Le tout pour.. Un euro symbolique.

Pinault a vendu le Printemps, maintenant La Redoute

On peut s'étonner que ceux-là même qui n'ont pas pu empêcher la chute de La Redoute, incapable de prendre le virage Internet et de contrer le géant Amazon, qui fait le même métier, mais beaucoup, beaucoup mieux, soient choisis pour lui donner une seconde chance. On peut aussi se dire plus cyniquement que les patrons de Kering sont bien contents de trouver à qui refiler le bébé. Pour éviter d'avoir à fermer l'entreprise, et payer très cher la casse sociale, aussi bien financièrement qu'en terme d'image, Kering, contrôlé par la famille Pinault, va injecter des centaines de millions d'euros dans La Redoute et Relais Colis avant de les céder à ses managers pour, donc, un euro.

La Redoute peut-il devenir l'Amazon français ?

Nathalie Ball et Eric Courteille posséderont la majorité du capital, quand l'opération se fera (si elle se fait) dans quelques mois, le reste revenant à une "équipe de managers", internes ou extérieurs aux entreprises cédées.

Le chiffre d'affaires de la Redoute, en baisse de 10 % par an depuis 2010, atteint encore le milliard d'euros, mais les pertes annuelles se chiffrent en dizaines de millions d'euros. La cession s'accompagnera évidemment d'un plan social, d'ailleurs déjà annoncé depuis plusieurs mois, qui devrait supprimer au moins 700 postes sur 3300 à la Redoute.

Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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