Petroplus : cinq offres de reprises, dont deux « sérieuses et financées »

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Par Laure De Charette Modifié le 6 février 2013 à 6h47

Ils sont cinq, ce qui est beaucoup plus qu’attendu ! A l’expiration du délai fixé par la justice hier soir, cinq dossiers de reprise de la raffinerie Petroplus, située en Seine-Maritime, ont été déposés in extremis. L'espoir reprend un peu parmi les troupes. Les offres vont être étudiées aujourd’hui par les administrateurs judiciaires lors d’un comité d’entreprise. Tous les dossiers ne sont pas « sérieux et financés », a déjà prévenu Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, mais deux d’entre eux semblent l’être. L’un est Egyptien, l’autre Suisse. Le groupe Arabiyya Lel Istithmaraat, producteur d'énergie et opérateur du barrage d'Assouan, compte parmi les invités surprises puisqu’il n’avait jamais montré publiquement un quelconque intérêt pour le site rouennais, qui produit environ 161 000 barils de pétrole par jour. Son représentant en France a précisé qu’il était prévu de garder la totalité du personnel, soit 470 salariés, moins une soixantaine de personnes qui voudraient prendre leur retraite. Quant au potentiel repreneur helvète, il s’agit de l’investisseur Terrae. Si aucune de ces offres n'aboutit, la liquidation du site parait inéluctable.

Parmi les critères qui vont entrer en jeu, l'argent -car le repreneur va devoir investir dans la raffinerie entre 400 et 500 millions d'euros, afin de la moderniser- et le pétrole détenus par les candidats.Le gouvernement a déjà prévenu, par la voix du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, qu’il épaulerait le repreneur via une participation minoritaire en cas d’« offre crédible », et qu’il était prêt à engager le Fonds stratégique d'investissement.

Les autres offres, à priori jugées moins sérieuses, émanent d’un groupe basé à Dubaï et contrôlé par un homme d'affaires libano-américain, et d’un groupe libyen. Il a été question qu'un groupe iranien se mette sur les rangs, mais le gouvernement l'en a dissuadé, le pays étant sous embargo.

Ouvert en 1929, le site de Petit-Couronne est menacé depuis que sa maison-mère suisse, Petroplus, qui possédait cinq raffineries de pétrole en Europe, a fait faillite l'an dernier. Si aucun acheteur ne reprend le site, un autre problème va se poser : d'après les syndicats, Shell, ancien propriétaire du site (de sa création jusqu'en 2008, date du rachat par Petroplus), serait obligé d'engager des fonds importants pour démanteler et dépolluer le site...

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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