C'est la crise, mais pas pour tout le monde. Voilà ce dont s'est rendu compte Arnaud Montebourg il y a peu de temps : les PDG des banques ont vu leurs salaires s'envoler tandis que dans la « France d'en bas », pour reprendre une formule que Jean-Pierre Raffarin a volée à Honoré de Balzac, plus de la moitié des locataires n'arrivent pas à payer leur dû.
Le nouveau Ministre de l'Economie a donc décidé d'agir. « Il va falloir que l'on discute avec la place bancaire » a-t-il déclaré au Sénat jeudi 17 avril 2014. Oui, il était temps.
Les rémunérations ont augmenté parfois de plus de 30%
Alors que le Français moyen a du mal à se faire augmenter, Montebourg a clairement estimé que « les rémunérations des dirigeants de banque ont progressé dans des proportions absolument indécentes ». Et comment lui donner tort ?
Pour reprendre les exemples que le locataire de Bercy a lui-même donnés au Sénat jeudi 17 avril 2014, le patron de Natixis a vu son salaire augmenter de 14%, celui de BPCE de 29% et une mention spéciale est accordée au PDG du Crédit agricole dont le salaire s'est envolé : +38%.
Montebourg parle au nom de Manuel Valls
Naturellement, cette sortie contre les patrons des banques et leurs salaires n'est pas le seul fait d'une illumination d'Arnaud Montebourg. Manuel Valls est également derrière. C'est d'ailleurs lui qui a demandé au ministre de l'Economie « un petit rendez-vous de discussion » entre les dirigeants des banques et le gouvernement. Et Arnaud Montebourg s'exécute : « Le Premier ministre me l'a demandé et je vais évidemment le faire » a-t-il déclaré aux sénateurs.
D'autant plus que, comme il le souligne si bien : « On ne peut pas avoir un système bancaire défaillant et des rémunérations qui s'envolent dans des proportions disproportionnées à nos yeux ».
Non, effectivement, ça semble logique.