Si les femmes sont traditionnellement payées moins que les hommes, la crise économique de 2020 a encore accentué cet écart. Fort heureusement, de nombreux pays disposent de leviers de subventionnement des salaires.
En 2020, les salaires des femmes ont diminué plus que ceux des hommes
Les femmes, premières victimes des crises économiques ? En 2020, une année marquée par une baisse des salaires moyens, cet adage reste d’actualité. Selon les calculs de l’Organisation internationale du travail (OIT), qu’elle dévoile dans son dernier Rapport mondial sur les salaires, dans l’Union européenne, les femmes auraient perdu 8,1% de leur salaire au deuxième trimestre 2020 si les subventions salariales n’existaient pas. Les hommes, quant à eux, auraient perdu 5,4%.
Sans les subventions, la baisse du montant moyen perdu sur les salaires pour l’ensemble des travailleurs aurait été de 6,5%, nous apprend encore l’OIT. Mais, fort heureusement, les subventions salariales ont joué leur rôle d’amortisseur, compensant 40% des pertes.
Les femmes sont moins licenciées que les hommes, mais subissent plus de réductions de salaire
Mais les subventions n’ont pas permis de compenser entièrement la baisse des salaires. Après subventionnement, dans l’Union européenne, les salaires des femmes ont diminué de 6,9%, et ceux des hommes de 4,7%. Selon l’OIT, cette baisse plus prononcée des salaires des femmes tient surtout à une plus forte réduction de leurs heures travaillées plutôt qu’à des licenciements.
Autre preuve des écarts salariaux qui restent, parmi les personnes payées au-dessus du salaire minimum, 61% sont des hommes, et seuls 39% sont des femmes. Les femmes se trouvent en effet souvent exclues de la couverture légale en matière de salaire minimum puisqu’elles sont particulièrement représentées dans les métiers non couverts par la législation sur le salaire minimum ou encore les métiers où cette législation est rarement respectée, tels que le travail agricole et domestique.