Le groupe Scopelec, le principal prestataire d’Orange pour l’installation et l’entretien de réseaux fibre, accuse l’opérateur historique de « rupture brutale de la relation commerciale », après l’annonce du non-renouvellement de la majorité des contrats.
Orange maintient avoir prévenu Scopelec très à l’avance de l’éventuel non-renouvellement des contrats
Orange ne renouvellera pas 65% des contrats passés avec le groupe Scopelec, son prestataire historique pour l’installation et l’entretien de la fibre. Cette perte de son principal client (65% de l’activité de Scoplec) a considérablement plombé le groupe, au point que le 18 mars 2022 le groupe a été placé en procédure de sauvegarde. Désormais, Thomas Foppiani, son président du directoire, en veut à Orange et compte obtenir réparation en justice.
Scopelec vient donc d’assigner Orange en justice, lui reprochant de ne pas avoir respecté le préavis et de ne pas l'avoir accompagné suite au non-renouvellement des contrats. Orange répond qu’il a « respecté l'ensemble des délais » : le géant des télécoms affirme avoir prévenu Scopelec dès 2018 d’une nouvelle mise en concurrence des prestataires via un appel d’offres pour les contrats qui courent jusqu’au 31 mars 2022. Cette communication avait été suivie d’une notification formelle en avril 2020, soit 23 mois avant le terme des contrats.
1.000 salariés de Scopelec devraient se retrouver sur le carreau
Orange explique que la qualité de service de Scopelec n’a pas été au rendez-vous dans un grand nombre de territoires. Les clients d’Orange le savent bien : des délais de réparation qui s’éternisent, des techniciens qui n’arrivent pas sur le créneau convenu voire n’arrivent pas du tout, ou font un travail bâclé : tout cela, c’est Scopelec. Pour ce dernier, les contrats perdus représentent 40% de son chiffre d’affaires, estimé à 475 millions d'euros en 2021. Sur les 3.600 salariés qu’emploie Scopelec, 1.000 devraient se retrouver sans emploi.
Dans un entretien à France Info le 24 mars 2022, Thomas Foppiani niait néanmoins qu’une faible qualité de service de Scopelec était une réalité partout en France, affirmant qu’il s’agissait d’une poignée de territoires uniquement, avec quelques dizaines de cas problématiques seulement.