Le sexisme a la vie dure dans l’entreprise, confirme un sondage BVA réalisé auprès de collaborateurs non-cadres de grandes entreprises françaises.
Un phénomène extrêmement répandu
74 % des femmes considèrent que, dans le monde du travail, les femmes sont régulièrement confrontées à des attitudes sexistes. 29 % des femmes ont elles-mêmes déjà été la cible d’attitudes sexistes, et 37 % en ont été témoins, révèlent les résultats du sondage.
Le sondage fait apparaître une réalité inquiétante : le sexisme serait banal dans le monde de l’entreprise. 66 % des femmes ont déjà entendu parler, au bureau, du fait d’être mère comme étant un handicap dans le parcours professionnel. Au-delà des remarques et blagues sexistes, 42 % des femmes estiment qu’elles n’ont pas été augmentées ou primées en raison de leur sexe. Les hommes, beaucoup moins sensibilisés au problème du sexisme, comme le montre l’ensemble du sondage, ne sont que 15 % à estimer que les femmes sont conforntées à ce problème.
Le sexisme ne fait pas partie des priorités des entreprises
Une autre étude, réalisée en 2012, a révélé que bien qu’étant conscientes du problème, les entreprises sont souvent désarmées face au sexisme. Submergées par le souci de pérennité de l’entreprise et ayant d’autres priorités RH à gérer, elles relèguent le combat contre le sexisme loin derrière d’autres préoccupations. D’autres entreprises hésitent à prendre des mesures, voulant rester dans le « politiquement correct ». D’autres encore, dont les dirigeants ne sont pas sensibiliés à ce problème, ne font aucun geste pour remédier au problème.
Les cadres des grandes entreprises sont davantage conscients des répercussions négatives du sexisme sur la performance économique (36% contre 25% sur l’ensemble des entreprises). En revanche, ils sont moins nombreux à percevoir le sexisme comme étant un facteur de détérioriation du climat social (27% contre 44% sur l’ensemble).
Les cadres ne sont pas non plus unanimes quant à la nature de l’aide dont ils aimeraient bénéficier pour combattre le sexisme. La majorité (37 %) souhaitent avoir un guide opérationnel sur la façon de s’y prendre, 30 % souhaitent organiser des échanges avec d’autres entreprises et 28 % plébiscitent un accompagnement par un intervenant extérieur.