Un concours pour inciter les agents de la SNCF à verbaliser les usagers et surtout, à les faire payer tout de suite. C'est ce que le centre d'Asnières (Hauts-de-Seine) a mis en place, sans l'aval de la direction de l'entreprise.
Ce concours incitatif a de quoi intéresser les agents : le premier prix est en effet de 250 € en chèque cadeau. Le deuxième agent le plus « productif » sera récompensé par un bon de 150 €. Le troisième avec un cadeau de 100 €. Ce concours, qui se déroule du 1er octobre au 31 décembre, consiste à dresser un maximum de contraventions à 68 € et surtout, à faire payer immédiatement les usagers via carte bancaire. Selon Le Figaro et le HuffPost qui révèlent cette pratique, ce sont les agents d'accueil assermentés qui sont concernés : ces derniers ont, depuis 2016, la possibilité de dresser des PV dans les gares.
Course au zèle
En sachant qu'il est possible de mettre à l'amende un usager qui fume sur le bord du quai (une infraction à 68 €), on imagine facilement les dérives qu'un tel concours peut receler. Une course au zèle qui n'est pas non plus du goût des syndicats. La SNCF ne admet que la méthode peut interpeller ; l'entreprise explique qu'il s'agit d'une initiative locale qui ne correspond à aucune consigne de la direction.
Coût de la fraude
Par contre, la SNCF indique que le coût de la fraude pèse très lourd dans ses finances : 300 millions d'euros environ chaque année. « C'est autant de ressources financières en moins pour acheter des trains, les rénover, les nettoyer, maintenir les voies et assurer le meilleur service aux voyageurs qui sont en règle », précise le groupe au Figaro. Le centre d'Asnières n'est d'ailleurs pas le seul à avoir mis en place de tels concours : ce serait aussi le cas de celui de Versailles (Yvelines).