La SNCF éponge ses dettes de plus de 40 milliards d’euros en punissant les fraudeurs

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Par Claire Bléhaut Modifié le 20 février 2015 à 13h18
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40,5 MILLIARDS €La dette ferroviaire française avait déjà été estimée à 40,5 milliards d'euros fin 2013

La SNCF a présenté ce matin son plan anti-fraude. La compagnie prévoit des mesures pour parer aux déficits structurels et aux manquements de paiement auquel elle est confrontée. L’idée de ce plan est de prendre des mesures plus sévères sur le terrain et de vérifier les impayés.

Resserrer les contrôles et les sanctions

Pour dissuader, il suffit tout simplement d’augmenter les amendes pense-t-on à la SNCF. D’après un document interne, un fraudeur sera verbalisé à hauteur de 50 € sur une distance inférieure à 150 km contre 35 euros pour moins de 100km aujourd’hui. Evidemment avec les frais de dossier pour qui ne paie pas immédiatement, cela peut monter jusqu’à 100 euros. Des portiques de sécurité sur les quais sont également prévus et appel d’offre serait déjà lancé. Ils ne devraient concerner que les gares les plus importantes.

Le besoin d’argent se fait remarquer sur d’autres augmentations récentes comme celles des prix des billets. Autre exemple, le « barème de bord », surcoût supporté par l’usager sans billet qui se signale à un contrôleur, augmente également. Une source interne approuve, cette initiative donne « l’impression que c’est surtout un moyen de gagner de l’argent » puisqu’elle n’est pas prévue pour les fraudeurs.

Des pertes structurelles

La SNCF cherche en effet à récupérer de l’argent, et principalement celui des nombreuses amendes impayées, souvent à cause d’adresses erronées. Par exemple pour les TER, seulement 11,6% des PV sont payés par les fraudeurs. Une situation qui a poussé l’Etat à accorder à la société le droit d’interrogation des pouvoirs publics pour vérifier les adresses. Le ministère de l’Intérieur précise que ce travail doit encore passer par la loi. Les récidivistes seront également plus sévèrement visés, à partir de cinq contraventions au lieu de dix actuellement. Ce délit d’habitude est puni de six mois d’emprisonnement et 7 500 euros d’amende.

Cette situation rappelle les dettes écrasantes du groupe SNCF. La plus importante, celle de la branche SNCF Réseau (ex RFF) a récemment augmenté de 3,1 milliards d’euros. Certes, les travaux sont coûteux et les trains peu remplis, mais la SNCF tente de faire évoluer son trafic. Mais la plus grosse épine dans son pied reste les mauvais payeurs. Beaucoup de collectivités territoriales refusent de payer pour faire pression sur le gouvernement ou parce qu’elles ne s’estiment pas encore satisfaites du réseau, comme à Bordeaux. Au final, les pertes engendrées par des aberrations structurelles et des pressions politiques finissent toujours par retomber sur le consommateur.

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Journaliste pour Economie Matin depuis janvier 2015, Claire Bléhaut est également dessinatrice et consultante en communication. Elle est diplômée de la Faculté des Sciences Economiques et Sociales de l'Institut Catholique de Paris, et est notamment engagée dans la recherche médicale pour la Sclérose en plaque.

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