Un Français sur trois a déjà été victime de discrimination au travail

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Par Valérie Pujol-Mazzini Modifié le 14 janvier 2013 à 6h34

Près d’un français sur trois (30 %) déclare avoir déjà été victime de discrimination au travail.C'est ce que révèle un baromètre réalisé par l’Ifop pour le Défenseur des droits et l’Organisation internationale du Travail (OIT) et rendu public ce lundi 14 janvier. C’est quatre points de plus que l’année dernière, et, si l’on en croit l’opinion publique (81 %), la crise ne ferait qu’accélérer le phénomène.

Les principaux critères de cette discrimination restent inchangés et surprennent peu. En effet, on retrouve sur le podium et dans l’ordre, cités par les victimes, l’âge, le sexe ainsi que la grossesse ou la maternité. Cependant, on observe des fortes disparités entre le secteur public et le secteur privé. Ainsi, si l’âge a déjà été un obstacle pour 32 % des salariés du privé, il n’handicaperait qu’un fonctionnaire sur cinq (20 %). Le sexe, quant à lui, a déjà été un motif de discrimination pour 22 % de salarié(e)s du secteur privé, ainsi que pour 26 % dans le secteur public. Les femmes sont donc, sans surprise, les plus touchées par ce type de discriminations.

La direction et le supérieur hiérarchique sont désignés comme étant les premiers coupables, mais les collègues de travail ne sont pas exemptés, participant eux aussi à l’exclusion de certains salariés.

Les principaux obstacles à l’embauche seraient, dans l’ordre, la présence d’une maladie grave (67 %), l’appartenance à la communauté des gens du voyage (66,5 %) puis le fait d’être handicapé (55 %) ou encore âgé de plus de 45 ans (53 %). On y retrouve également dans les réponses le fait d’être obèse (52 %), transsexuel (48 %), étranger 45 %) ou même syndiqué (30 %).

Pourtant, si près d’un français sur trois est touché par cette question, et si 99 % des sondés jugent important de lutter contre les discriminations, quatre victimes sur dix, en moyenne (39 %), n’auraient rien dit de leur incident, parce que d’après elles, “cela n’aurait rien changé”. Signe que la route sera encore longue pour les associations de lutte contre les discriminations pour se faire entendre...

L'enquête a été menée par téléphone du 28 novembre au 12 décembre auprès d'un échantillon représentatif de 500 salariés du privé et de 500 agents de la fonction publique, selon la méthode des quotas.

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Valérie Pujol-Mazzini, jeune étudiante polyglotte de 17 ans, est apprenti journaliste chez Economiematin.fr depuis l'obtention de son baccalauréat. Elle gère la rubrique "Les Experts" et écrit des articles de temps à autre.

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