Edito à lire par beau temps… vous avez de la chance, c’est le cas ! (1/2)

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Par Charles Sannat Modifié le 25 juillet 2012 à 17h02

J’ai toujours su que la créativité latine était la meilleure. Dans le sud de l’Europe nous n’avons peut-être pas de pétrole mais nous avons pleins d’idées!! Ainsi nos amis italiens ont trouvé la parade aux agences de notation.

La notation de la Sicile suspendue faute d’informations

C’est pourquoi aujourd’hui l’agence d’évaluation financière Standard and Poor’s (SP) a été obligé de suspendre la notation de la Sicile, région du sud de l’Italie (en très grosse difficulté), en raison selon le communiqué du manque d’informations fournies par l’administration locale.

A défaut de ne pas avoir une bonne note, on peut ne plus en recevoir ce qui évite les plus mauvaises. Pour cela rien de plus simple, il suffit de ne plus fournir les chiffres de la situation. C’est un plan brillant.

Bon, c’est vrai que ça ne change rien au fait que la situation de la Sicile est toute… sicilienne.
Cela dit en Espagne, de plus en plus de régions autonomes, le sont de moins en moins et demandent une aide massive au gouvernement de Madrid.

L’Allemagne n’est plus à l’abri d’une perte de son « triple A » :

Toujours à propos des agences de notations qui aiment travailler de façon intense l’été pendant que le reste de la planète est en vacances, Moody’s cette fois jette un pavé dans la mare et « n’exclut plus de retirer à l’Allemagne, première économie en Europe, le fameux triple A reflétant sa solidité financière.

Et oui, on commence à se rendre compte officiellement que l’idée que des pays déjà très endettés puissent s’endetter encore plus pour tenter désespérément de sauver des pays carrément en faillite est une illusion, pour ne pas dire une croyance d’une bêtise crasse.

Pour Moody’s tenez-vous bien, « en raison de l’incertitude croissante qui entoure la crise de la dette en zone euro », il convient d’abaisser les perspectives de pays comme l’Allemagne bien sûr mais aussi les Pays-Bas et le Luxembourg qui bénéficient encore tous les trois du célèbre AAA.

En réalité ce qui motive la décision de l’agence de notation, ce n’est pas tant « l’incertitude » qui pèse sur l’Europe en raison de la crise de la dette, mais bien le fait que si un pays comme l’Allemagne devient le payeur en dernier ressort, il sera entraîné dans un puits sans fonds financiers par les pays en faillite, et que s’il ne fait rien, l’Allemagne sera laminée par une vague de faillites bancaires sans précédent et par une chute drastique de ses exportations réalisées à plus de 65% en Europe.

Bref, il ne reste plus que la planche à billets. Voilà le message subliminal de l’agence Moody’s. L’utilisation de ladite planche à billets ne règlera pas le problème, mais permettra d’éviter l’insolvabilité générale, au risque d’un bain sanglant inflationniste… plus tard.

La réaction du ministère allemand des Finances a été immédiate. Dans un communiqué Berlin a indiqué qu’il « continuerait d’être une ancre de stabilité dans la zone euro ». Et que « l’Allemagne va tout faire avec ses partenaires pour surmonter le plus rapidement possible la crise de la dette européenne ». Tiens, on m’aurait menti? Moi qui croyais que la crise avait été surmontée avec brio lors du dernier sommet de l’ultime dernière chance de fin juin… je n’ai sans doute pas bien écouté les grands mamamouchis.

Voilà où nous en sommes, ou plutôt où nous arrivons actuellement. C’est une évidence, de même qu’au bout du chemin se trouvera une reconfiguration de la zone euro, ou une utilisation inflationniste de la planche à billets, ou une austérité destructrice et hyper-déflationniste, ou une explosion généralisée et incontrôlée du système, ou encore un peu de tout ça en même temps. Faites vos jeux, ce qui est sûr c’est que tout cela va très mal finir.

Donc il faut vous prémunir dès aujourd’hui, et vous mettre dans une situation financière qui donne de la résistance à votre patrimoine quel que soit le scénario qui va se dérouler.

Justement, voici une information très utile sur la CNP qui n’est jamais que l’un des plus gros assureurs vie de notre pays et qui gère des milliards d’euros « d’épargne » (j’écris épargne entre guillemets parce que vous allez tous être ruinés) que les français ont économisés à la sueur de leur front, notamment les clients de la Banque Postale ou des caisses d’épargne, qui commercialisent les contrats CNP Assurances.

Doute sur la solidité financière de CNP Assurances.

Des critiques sur la fragilité de la compagnie d’assurance vie CNP se font entendre alors que la nomination du nouveau directeur général serait reportée de plusieurs semaines.

Un excellent article de la Tribune nous apprend ainsi que :
- les bénéfices de CNP Assurances baissent de 17%,
- que les réserves de participation bénéficiaire sont à plat (divisées par 10),
- que leurs portefeuilles sont gorgés d’obligations souveraines à l’excès,
- que les fonds propres sont trop justes,
- que le chiffre d’affaires est en forte baisse…

Heureusement à la tête de la CNP se trouvent des grosses têtes surdiplômées à la lucidité extrasensorielle. Ainsi lors de l’Assemblée Générale des actionnaires le 29 juin, Gilles Benoist, le directeur général, avait reconnu dans un trait de génie pur et simple que le « choc de la dette grecque s’est traduit par une perte pour la CNP ce qui a eu un impact sur le rendement des contrats ». Mais que, accrochez-vous bien « ce choc là ne se reproduira pas en 2012″.

Ce crétin de grand chef à qui des millions de français ont confié et confie leur épargne ne verrait même pas un éléphant au milieu de la Garonne (comme disait ma grand mère issue d’une famille de gabariers de père en fils depuis que les gabarres flottent).
Pour ceux qui n’auraient pas suivi, le problème n’est plus la Grèce (qui a déjà posé problème à la CNP) mais l’Espagne. C’est bien l’Espagne l’éléphant dans le magasin de porcelaine qu’est votre épargne. Alors faites ce que vous voulez, mais je serais à votre place, si j’ai un contrat à la CNP, je reprends mes sous et fissa, vite, ouste,…

On apprend également dans cet article que le bilan s’est surtout gonflé en obligations d’Etat françaises puisqu’elles représentent 54,1 milliards d’euros fin 2011 contre 34,4 milliards.
Maintenant vous avez sans doute mieux compris qui finance les fins de mois difficiles de l’état, VOUS. VOUS et VOUS. Soit à travers vos impôts, soit à travers votre épargne SANS RISQUE selon votre banquier hahahahahahaha…. vous allez être ruinés.

Vous imaginez, vous, une entreprise de la taille de la CNP qui ne diversifie même pas ses avoirs?
C’est une gestion pathétique.

Bon il est vrai que la CNP est détenue à 40% par la Caisse des dépôts et consignations et que cela ne facilite pas vraiment l’indépendance par rapport à l’Etat, mais tout de même.

Selon une étude d’une agence de notation concernant le marché de l’assurance vie, les assureurs vie français connaîtront des périodes plus difficiles que les assureurs non vie (assurance dommage).
La raison avancée est simple. « Les taux d’intérêts sont actuellement très bas, les options et les garanties associés aux produits d’épargne coûtent de plus en plus cher ».

Et oui votre compagnie d’assurance vie vous GARANTIT votre placement, dans la limite de ce qu’elle peut rembourser à savoir ses fonds propres, car au delà de toute façon c’est la faillite.

Et justement, sur les fonds propres, ça commence à être un peu juste (sans blague).
Pour Michel Bouvard (l’ancien président de la Commission de Surveillance de la Caisse des Dépôts), la compagnie d’assurance était « aujourd’hui sous-capitalisée et susceptible d’avoir un jour besoin d’une augmentation de capital ».

On parle de la CNP, mais soyons justes. L’ensemble des compagnies d’assurance vie sera confronté exactement à la même situation à plus ou moins brève échéance. Alors, courage, fuyons.

Ha, ça c’est la petite perle du jour, justement à propos des assureurs et des banquiers QUI-VOUS-VEULENT-DU-BIEN, nous allons pouvoir gagner un peu d’argent, enfin pas tous, ceux qui ont des crédits immobiliers par exemple.

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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