Banques : la pression monte sur les mauvais élèves européens

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 18 juillet 2014 à 5h25

Dans certaines banques européennes, on ne partira pas en vacances cet été. Histoire de faire tout ce qui est humainement possible pour se préparer à affronter les stress-tests organisés par la BCE, la Banque Centrale Européenne, qui se dérouleront fin octobre.

Stress-tests, kesako ? En fait, un jeu de rôle. Dans le rôle des joueurs, les managers des 128 banques européennes soumises au contrôle et à la régulation de la BCE. Dans le rôle des maîtres de jeu, des sadiques de la BCE. Qui vont soumettre, virtuellement, les joueurs - les banques - à des situations à risque de plus en plus complexes, pour voir comment les banques y réagiront. Sauf que là, il n'y aura pas de bons, et de mauvais joueurs, la partie sera déjà jouée d'avance ! Ce sont les paramètres économiques et financiers des banques, en gros, les cartes des joueurs, leurs atouts, qui seront testés par les scénarii de crise des experts de la BCE. Pour ceux qui ont des enfants, un peu comme ces combats entre Pokemon, ou deux ou plusieurs Pokemon s'affrontent : tout est déjà écrit sur les cartes, et le résultat du combat, inéluctable !

Les perdants auront deux semaines pour proposer un plan de sortie de crise (virtuelle)

Mais la nouvelle, c'est que l'on sait désormais à quelle sauce seront mangés les "perdants". Ils auront.... deux semaines, pas un jour de plus, pour présenter à la BCE leur plan pour sortir du pétrin (virtuel) dans lequel un des scénarii de crise (stress-test) de la BCE les aura plongés ! Or, la solution, dans une large majorité de cas, sera d'aligner du fric, des sous, du flouze, sur la table. Non pas pour corrompre les maîtres du jeu, mais pour montrer à la BCE que la banque virtuellement mise en difficulté est capable de renforcer ses fonds propres pour surmonter la crise (virtuelle) à laquelle elle aura été soumise !

Le résultat de cette annonce ne s'est pas fait attendre. Ca râle sec dans les rangs des joueurs. Deux semaines pour aller faire le tour des autres joueurs et des marchés financiers, alors que l'on vient de se faire étriller (virtuellement) par la BCE, que la nouvelle de l'échec au jeu sera publique, et trouver malgré cela de l'argent frais, elle est raide....

Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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