"Votre enfant va bientôt fêter ses 9 ans. L'âge ou dents de lait et dents définitives cohabitent, ce qui rend le brossage des dents plus difficile : c'est la porte ouverte aux caries".
On croirait à un gag mais non : en pleine polémique sur les "sans-dents" -le nom que le chef de l'Etat donnerait aux pauvres d'après le livre de son ex-compagne- l'Union Française pour la santé bucco-dentaire (UFBSD) s'insurge en découvrant que les crédits du programme de prévention M'T dents ont été "purement et simplement supprimés pour les trois prochaines années dès cette rentrée" !
M'T Dents, créé en 2007, prend en charge à 100% les visites chez le dentiste aux âges de 6, 9, 12, 15 et 18 ans. A cet effet, un courrier est envoyé aux parents assurés avec une feuille d'examen de prévention bucco-dentaire pré-rempli, ce qui incite les parents à prendre rendez-vous pour leur enfant, bien souvent pour la première fois... Grâce à ce programme, l'examen de contrôle, et les éventuels soins qui suivent, sont pris en charge à 100 % par Sécu. D'après la DREES (direction de la recherche, des études et de l'évaluation des statistiques) qui dépend du ministère de la Santé, 60 à 70 % des enfants âgés de 6 à 12 ans ont profité de cette prise en charge lors d'une visite de prévention chez le dentiste.
Qu'à cela ne tienne : l'UFBSD a découvert dans la convention d'objectif et de Gestion (COG) 2014-2017, convention conclue entre l'Etat et la Caisse Nationale d'Assurance Maladie, que les fonds attribués aux mesures d'éducation à la santé bucco-dentaire en milieu scolaire dans le cadre du programme M'T Dents étaient purement et simplement supprimés pour les trois prochaines années dès cette rentrée. Grâce à la prévention, le nombre de caries par enfant de 12 ans est pourtant passé de 4,2 en 1987 à 1,2 en 2006. En 2013, 56 % des enfants de 12 ans étaient totalement indemnes de caries ! Or les réunions de prévention en milieu scolaire sont déterminantes pour convaincre les enfants de se brosser les dents à la maison, mais aussi de ne pas manger de bonbons ou boire de sodas à tort et à travers...
Désormais, les programmes de prévention en milieu scolaire seront réservés à une dizaine de classes par département soit 20 000 enfants à l'échelle du pays. Une étude de l'IFOP, réalisée en novembre 2013, révélait pourtant que plus de 30 % des français ont reconnu avoir du renoncer à des soins dentaires pour des raisons financières...