Nouvelle technologie : un espoir pour le bien-être des chiens

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Par Claude Béata Publié le 30 décembre 2016 à 5h12
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60 MILLIONSIl y a en France plus de 60 millions d'animaux de compagnie.

Les humains ne sont pas les seuls à bénéficier de l’essor des objets connectés. Ces dispositifs bardés de capteurs sont de plus en plus présents dans le monde animal et ne cessent d’attiser la curiosité et l’intérêt des propriétaires d’animaux domestiques. Citons par exemple l’émergence des colliers connectés pour chiens, dont le nombre ne cesse de croitre ces dernières années.

Il en existe différents modèles qui répondent à divers usages. A titre d’exemple le collier équipé de LED qui permet de rendre visible votre compagnon lors d’une promenade la nuit ou même d’y afficher un message lumineux.

D’autres valorisent l’aspect plus technologique en y intégrant des capteurs de température, un GPS, une connexion Bluetooth ou encore un accéléromètre le tout accompagné d’un design souvent futuriste.

L’enjeu du marché vise donc à se différencier en étant capable de répondre à l’une des grandes interrogations des propriétaires d’animaux : comment s’assurer de leur bien-être ?

Sujet brûlant d’actualité, le bien-être animal n’est pas une notion floue mais répond à une définition précise et scientifiquement reconnue. Le bien-être résulte pour l’animal de l’exercice de cinq libertés fondamentales : ne pas souffrir de faim ni de soif, bénéficier de conditions de repos appropriées, être en bonne santé, ne pas éprouver de peur ou de détresse, et pouvoir exprimer son comportement naturel. L’étude du comportement animal a permis de dégager des signes et des attitudes caractéristiques de la satisfaction – ou non – de ces libertés, et donc, au travers de matrices comportementales, d’évaluer un niveau global de bien-être.

Il est donc possible d’objectiver le bien-être d’un animal à condition de détecter et quantifier ces signaux comportementaux. Soit précisément ce que permettent les objets connectés. En équipant l’animal d’un dispositif muni de divers capteurs (accéléromètre, thermomètre, gyromètre, micro…), on va en effet pouvoir recueillir des données précises le concernant : périodes de repos, temps passé à manger, intensité de l’activité… Mais ces informations ne suffisent pas. Un animal âgé, par exemple, n’a ni les mêmes attitudes ni les mêmes besoins qu’un jeune. C’est pourquoi le dispositif de collecte doit être couplé à une interface intelligente qui va compléter les données brutes par des données environnementales et des caractéristiques propres à l’animal et à son espèce, et ainsi permettre de les confronter à une matrice comportementale adaptée afin de les interpréter. Chez la plupart des chiens, par exemple, les temps d’activité et de repos doivent être équivalents, mais lorsqu’il est seul, un chien dort 95 % du temps : une activité excessive est alors le signe indiscutable d’un stress anormal en l’absence de son maître.

À condition que le système ait été conçu pour ne pas gêner l’animal, s’accorder à son mode de vie (étanchéité, robustesse…) et garantir l’exactitude et l’homogénéité des données, l’objet connecté et son application associée vont ainsi expliciter le comportement dans la durée et renseigner sur le bien-être. Le propriétaire va dès lors pouvoir prendre de meilleures décisions concernant son animal, mieux s’en occuper, mais aussi être proactif. On pourra, par exemple, déceler les premiers signes du vieillissement et donc intervenir plus tôt, en cas d’arthrose par exemple, dont le traitement est d’autant plus efficace qu’il est précoce.

Nous entrons dans nouvelle ère de notre relation avec les animaux, la technologie doit permettre de palier en partie à l’absence de communication orale. Avec leur développement, va en effet s’amorcer un processus d’amélioration à tous les niveaux. Amélioration de la connaissance de son compagnon, qui devient sa propre référence comportementale. Amélioration de la finesse d’analyse et de la richesse des matrices grâce à la somme des données recueillies sur des populations de plus en plus vastes. Amélioration du savoir vétérinaire grâce à des possibilités inédites d’études et de statistiques. Amélioration des objets eux-mêmes, grâce aux retours d’expérience et aux innovations technologiques. Et enfin, somme et but de tous ces progrès, amélioration déterminante du bien-être de son fidèle compagnon.

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Claude Béata est vétérinaire comportementaliste, diplômé des Écoles nationales vétérinaires françaises et membre du Collège européen de médecine vétérinaire comportementale. Il est l'auteur à succès de plusieurs ouvrages et également research manager pour la start-up Jagger & Lewis.

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