UMP : parti le plus endetté de l’histoire politique française

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Par Aurélien Delacroix Modifié le 8 juillet 2014 à 23h10

L’UMP n’a pas fini de manger le pain noir que le principal parti d’opposition républicain s’est cuisiné avec constance ces dernières années. Le rapport financier commandé par le triumvirat à la tête du parti et son secrétaire général par intérim n’a en effet rien de glorieux. Pire : la question de la survie de l’organisation politique est désormais posée.

Une dette abyssale

Le rapport d’audit commandé à AdVolis et dévoilé ce mardi durant un bureau politique plus que tendu a confirmé toutes les craintes : la dette est rien moins que colossale. Fin 2013, l’UMP était dans le rouge de 79,1 millions d’euros, une dette ramenée à 74,5 millions fin juin. Autant dire que le parti est à la croisée des chemins, alors que les affaires ne cessent de s’empiler et qu’une troisième enquête judiciaire vient de s’ouvrir en lien avec les comptes de campagne « créatifs » de Nicolas Sarkozy en 2012.

Malgré les déclarations de plusieurs ténors du parti qui ont à plusieurs reprises appelé à faire table rase du passé et changer tout simplement d’organisation, les instances de l’UMP ont bien l’intention de ne pas laisser couler le bateau sans écoper un peu d’eau. Ainsi, le bureau politique a annoncé une renégociation des échéances bancaires afin d’étaler la dette, ainsi que la poursuite des efforts d’économies et de maîtrise des dépenses, qui doivent ramener la dette à 55 millions d’euros d’ici la fin 2017.

Les Français seront-ils prêts à refaire confiance ?

Il faudra accepter de nombreux sacrifices pour redescendre le niveau de la dette. L’audit propose ainsi de réduire les dépenses de 20% ainsi qu’un plafonnement à 19 millions d’euros pour les dépenses liées à l’activité principale du parti, à savoir la politique : organisation de meeting, impression de propagande, etc. Le temps des vaches grasses et des somptueuses réunions publiques sont bel et bien terminées.

Si Jean-François Copé, le président acculé à la démission, a sa part du préjudice via, entre autres, l’affaire Bygmalion, Nicolas Sarkozy n’est pas non plus tout à fait étranger à la dérive des comptes de l’UMP. C’est en effet avec le candidat à la présidentielle de 2012 que les comptes du parti ont commencé à partir en vrille — l’UMP ayant par exemple réglé des pénalités de plus de 300 000 euros infligées au président-candidat pour dépassement des comptes de campagne.

Reste une question en suspens : les Français seront-ils prêts à faire confiance aux dirigeants d’un parti qui n’ont pas su tenir les comptes de leur organisation politique ?

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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