L'état de grâce ne dure jamais longtemps, et les réformes de fond sont longues à entrer en vigueur. Fort de ce double constat, Emmanuel Macron veut lancer sa réforme du travail dès aujourd'hui. Objectif : qu'elle soit bouclée à la rentrée !
Au pas de course
C'est ce qui s'appelle aller vite. Le président de la République ne marche pas, il court ! Pour sa réforme du code du travail, Macron a laissé fuité le calendrier qu'il a en tête.
Concrètement, la loi d'habilitation, préalable nécessaire pour pouvoir ensuite légiférer par ordonnances, sera envoyée au Conseil d'État le 14 juin, puis examiné en conseil des ministres le 28, en vue d'un examen et d'une adoption au Parlement programmés la semaine du 24 au 28 juillet.
Les ordonnances elles-mêmes seront envoyées au conseil d'État « au plus tard » le 28 août, avant leur adoption en Conseil des ministres le 20 septembre.
Négo express
Sans surprise, les consultations avec les principaux leaders syndicaux et patronaux, à savoir les responsables de la CGT, de la CFDT, de FO, du Medef, de la CPME et de la CFTC, ont commencé la semaine dernière. A la manoeuvre, le répsdient lui-même, et une femme, Muriel Pénicaud, ministre du Travail, qui connaît bien les chefs syndicaux qu'elle a en face d'elle et qui est tout à fait respectée par eux.
Cela suffira t-il pour leur faire accepter la réforme, qui prévoit de plafonner les indemnités prud'homales en cas de licenciement abusif, de rendre possible le référendum d'entreprise à l'initiative de l'employeur en cas d'accord minoritaire, de fusionner les instances représentatives du personnel (IRP) et d’accorder la primauté des accords d'entreprises sur les conventions de branches ? Verdict... très rapiement !