Situations d’urgence ou de crise en milieu hospitalier : quels outils choisir pour réagir ?

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Par François Decourcelle Publié le 17 mai 2020 à 10h54
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En période de crise comme celle qui touche le monde actuellement, chaque établissement de santé peut activer le dispositif de crise dénommé « plan blanc », qui lui permet de mieux organiser et de renforcer l'accueil et les soins portés aux malades. Mis en place pour répondre à des mesures d'organisations destinées à faire face à une situation exceptionnelle ou à une activité accrue dans un hôpital, ce dispositif d'urgence, qui recense l'ensemble des moyens matériels et humains susceptibles d'être mobilisés, définit les conditions graduelles de leur mise en place et peut être déclenché à tout moment. Il prévoit également les modalités selon lesquelles le personnel soignant nécessaire peutêtre maintenu sur place et le personnel volontaire rappelé lorsque la situation l'exige (réserve sanitaire).

Cependant, lors d'exercices en situations réelles, des dysfonctionnements ont été constatés, notamment des alertes déclenchées tardivement, voire non reçues. En situation de crise ou d’urgence, alors que la santé des patients est en jeu, ce type de complication ne peut être toléré. Dès lors, quels outils choisir pour « bien » réagir?

L’humain face à l’urgence

L'être humain n'est pas conçu pour réagir avec des systèmes complexes en cas d'urgence ou face à des situations dites exceptionnelles. Lors d'un accident de la route par exemple, une victime ou un témoin direct aura le premier réflexe d'appeler les urgences ou les proches, mais certainement pas d'utiliser l’application d'alerte spécifique de l'autoroutier qui lui aurait permis d'intégrer un ensemble d'informations complémentaires pour décrire la situation.

Lors d'incidents de grande ampleur, les urgentistes attestent de cette réalité. Le cerveau humain est alors dans une sorte de torpeur qui ralentit les réflexes et rétrécit le champ de vision tout en faisant perdre le discernement pendant un temps plus ou moins long.

Prévoir l’imprévisible

Dès lors, si ces professionnels reconnaissent cette réalité, comment imaginer qu’une personne non entrainée puisse être capable, face à une situation générant un stress extraordinaire, d’être réfléchie, organisée, et d’enchaîner une suite d’actions de manière coordonnée ?

En anticipant via un plan clair, précis et expliqué ; préparé, testé et éprouvé. Il est impératif, dans le cadre de situations exceptionnelles, de se rapprocher au maximum des réflexes humains les plus élémentaires, en permettant aux personnels d’intégrer au quotidien les process et les outils qui s’avéreront salvateurs en cas d’urgence.

En cas de brusque catastrophe, par exemple, les établissements de santédoivent pouvoir gérer de manière immédiate la réorganisation et le renforcement de l’accueil aux malades, tout en assurant la continuité des soins. Pour ce faire, il est essentiel de mettre en place au préalable des solutions pragmatiques et efficientes de l'offre de soin, afin de bénéficier d’une vision en temps réel et à chaque instant de la charge à traiter des effectifs comme des équipements disponibles. Et c’est en éprouvant ces outils au quotidien que le personnel de santé sera suffisamment armé pour les déclencher avec efficacité dans une situation soudaine et inédite d’urgence.

Digitaliser pour mieux soigner

De la massivité et de la disponibilité des données est issue la médecine dite des "5P" : préventive, prédictive, participative, personnalisée et pertinente. Pour y parvenir, digitaliser le parcours entre le médecin de ville, la pharmacie et les soins à l'hôpital, et responsabiliser le patient en tant qu’acteur de son parcours santé, sont d'une importance capitale. La digitalisation du parcours patient permet d'anticiper, de gagner du temps et de mieux soigner.

La santé devient, grâce aux données digitalisées, totalement prédictive. Les antécédents étant connus, les soins à venir sont anticipés. Si la digitalisation des données médicales est appliquée à large échelle, outre le gain de temps considérable que cela générerait – une ressource particulièrement précieuse dans le secteur, surtout dans le cadre d’urgences ou de crises – la médecine sera alors en mesure de prédire les risques de développer telle ou telle maladie, et pourra permettrede segmenter les populations, les traitements et les programmes de prévention.

Un médecin londonien, à la suite de l’attaque à la voiture bélier de juin 2017 déclarait : « Lutter contre le terrorisme consiste à pouvoir se reposer sur un système de santé capable de gérer, sans perturbation, les conséquences de chaque action terroriste. Cela permet d’avoir l’image d’un état inébranlable, imperturbable, qui vient directement contrecarrer l’effet de terreur visée. ».

N'oublions pas que, souvent relégué au second plan, le milieu hospitalier, en situation d'urgence sanitaire, est en première ligne.

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Directeur adjoint de l'innovation chez Enovacom

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