Virgin Megastore dépose le bilan, premier pas vers sa probable disparition

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Par Laure De Charette Modifié le 9 janvier 2013 à 4h28

Après l’Australie, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, où les 23 magasins implantés ont disparu en 2009, dont celui de New-York situé sur Times Square qui était le plus grand du monde, c’est au tour de la France de voir se profiler la disparition des enseignes Virgin Megastore. La direction du groupe Virgin Megastore a annoncé, conformément aux craintes, qu'elle allait déposer le bilan aujourd’hui devant le tribunal de commerce.

En clair, cela signifie que l’entreprise est en cessation de paiement et qu’elle n’arrive plus à régler ses factures, ses cotisations sociales et même ses loyers et ses fournisseurs. « Comme vous le savez, Virgin, qui est affecté depuis longtemps, traverse une période très difficile, a déclaré Laurent Parquet, représentant du principal actionnaire Butler Capital Partners. Nous avons investi beaucoup dans cette société, nous avons essayé de redresser les comptes ». En vain. La marque Virgin va désormais être placée soit en redressement judiciaire soit en liquidation judiciaire, premier pas vers sa disparition pure et simple.

Virgin Megastore possède 26 magasins en France et a réalisé un chiffre d'affaires de 286 millions d'euros en 2011. Mais depuis 2008, les problèmes s’accumulent : coût trop élevé des loyers, chute de 70% du marché des CD sur dix ans, baisse de 15% des ventes de DVD, baisse des ventes de livres pour la première fois en 2012… En fait avec la révolution du numérique, c’est le business-modèle même de Virgin qui est devenu obsolète. Le talentueux homme d’affaires anglais Richard Branson, qui a fondé le groupe Virgin, avait senti le vent tourner : en 2001, il a revendu la chaîne de magasins au groupe de médias Lagardère, qui en détient toujours près de 20%.

L'intersyndicale appelle à la mobilisation aujourd’hui devant les magasins Virgin Megastore, et notamment devant le magasin emblématique de l’enseigne, celui des Champs-Élysées, qui assurait tout de même 20% du chiffre d’affaires du groupe en France. Les derniers espoirs des syndicats portent sur les conditions de licenciement des salariés : ils espèrent obtenir 11 mois de congés de reclassement, le doublement des indemnités légales et un budget important pour la formation. Une piètre consolation.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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