La métropole de Nice a pris une décision inédite : interdire les escales des grands navires de croisière dans ses eaux. Une mesure saluée par les écologistes, mais critiquée par les professionnels du secteur qui dénoncent un manque de concertation.
Tourisme : Nice interdit les paquebots de croisière

Les gros paquebots dans la rade de Villefranche-sur-Mer, c’est fini !
Christian Estrosi, le maire de Nice, a officialisé l’interdiction des gros paquebots dans les eaux de sa métropole. Cette mesure vise à combattre le surtourisme et à protéger l’environnement marin. Désormais, seuls les navires accueillant moins de 900 passagers sont autorisés à accoster dans le port de Nice. Ces bateaux, souvent plus luxueux, bénéficieront d’infrastructures modernisées, notamment une électrification permettant l’arrêt des moteurs pendant les escales. En 2025, ce sont ainsi 124 escales de navires de 32 à 700 passagers qui sont prévues à Nice. En revanche, les grands paquebots, actuellement ancrés dans la rade de Villefranche-sur-Mer, n’auront plus le droit de débarquer leurs passagers, réduisant leur attrait pour les compagnies.
Cette décision a suscité des réactions mitigées. Les écologistes, tels que Juliette Chesnel-Le Roux, ont salué une « victoire pour la préservation de la biodiversité », mettant en avant les effets néfastes des navires sur la qualité de l’air et sur des écosystèmes marins fragiles, comme l’herbier de posidonie, essentiel à la Méditerranée. En parallèle, des associations de protection marine, comme Terre Bleue, ont souligné l’importance de limiter l’impact des ancres géantes qui détruisent ces habitats. Cependant, elles regrettent le caractère précipité de la mesure, sans réelle concertation avec les parties prenantes, et appellent à une transition écologique plus inclusive.
Les croisiéristes vent debout contre l’interdiction des gros paquebots à Nice
Les professionnels de la croisière, par la voie de l’Association internationale des compagnies de croisières (CLIA), se sont dit « stupéfaits » par cette interdiction. Ils dénoncent une stigmatisation de leur secteur. Pour eux, cette mesure pourrait nuire à l’économie locale, qui profite des retombées touristiques des croisiéristes. Villefranche-sur-Mer, particulièrement touchée, comptait sur 90 escales en 2025, dont deux tiers de grands paquebots. L’association appelle les autorités à reconsidérer cette décision et à adopter des solutions promouvant un tourisme durable sans nuire aux acteurs économiques.
Cette interdiction s’inscrit dans un débat plus large sur le modèle de développement touristique des villes méditerranéennes.