À six semaines de Noël 2025, les Français se préparent à célébrer les fêtes dans un climat économique morose. Le budget moyen alloué à Noël chute une nouvelle fois, confirmant une tendance de fond : la fête se fait plus sobre, les achats plus réfléchis.
Noël 2025 : le budget des Français s’effondre
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Published on 12 novembre 2025 11h00
55%55 % des Français prévoient de faire leurs emplettes en ligne
Le budget de Noël, indicateur symbolique du moral des ménages, traduit cette année encore les tensions économiques qui pèsent sur les foyers. Selon l’étude Ankorstore publiée le 12 novembre 2025, le budget moyen des Français pour Noël s’établit à 470 euros, soit une baisse de 7,5 % par rapport à 2024 et de 11 % sur deux ans. Entre inflation persistante, incertitudes politiques et hausse du coût de la vie, les Français révisent leurs habitudes de consommation.
Noël 2025 : un budget au plus bas depuis trois ans
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En moyenne, chaque foyer prévoit 470 euros pour Noël 2025, soit 38 euros de moins qu’en 2024 et 59 euros de moins qu’en 2023, selon les données d’Ankorstore. Cette contraction témoigne d’un pouvoir d’achat fragilisé et d’une prudence généralisée face à l’avenir. Les jeunes actifs (25-34 ans) restent toutefois les plus dépensiers, avec un budget moyen de 524 euros, signe qu’une partie de la population tente encore de préserver la dimension festive de l’événement.
La répartition du budget confirme une hiérarchie stable : 60 % pour les cadeaux, 25 % pour le repas, le reste pour les décorations ou les déplacements. Cependant, cette année, la question n’est plus tant de savoir quoi offrir que comment le financer. La montée des prix de l’alimentation et de l’énergie a contraint de nombreux ménages à rogner sur les extras, sans pour autant renoncer totalement à la tradition de Noël.
Les disparités régionales se creusent : la Bourgogne–Franche-Comté (385 €), les Hauts-de-France (383 €), les Pays de la Loire (383 €) et le Centre–Val de Loire (354 €) affichent les budgets les plus bas. À l’inverse, la Nouvelle-Aquitaine (475 €), la PACA (499 €) et surtout l’Île-de-France (617 €) résistent mieux, reflétant des niveaux de revenus plus élevés. L’écart moyen atteint 154 euros : une fracture territoriale bien réelle dans la manière de fêter Noël.
Une consommation prudente mais ancrée dans la tradition
Malgré les contraintes, Noël 2025 conserve une place centrale dans les habitudes de consommation. Selon l’étude, 30 % des Français achèteront leurs cadeaux chez des commerçants indépendants, et près d’un quart privilégieront les commerces de proximité pour leurs repas de fête. Ce repli sur les circuits courts traduit à la fois une recherche de sens et une volonté de soutenir l’économie locale, dans un contexte d’incertitude mondiale.
Le comportement d’achat évolue : 55 % des Français prévoient de faire leurs emplettes en ligne, contre 44 % seulement des commerçants qui possèdent déjà un site de vente. L’écart révèle un potentiel de digitalisation encore important pour les indépendants. Ces derniers, d’ailleurs, ne cachent pas leur inquiétude : 72 % estiment que les Français ne dépenseront pas plus cette année, et 60 % redoutent les effets de la baisse du pouvoir d’achat sur leur activité.
Le made in France en renfort face aux incertitudes internationales
Mais la prudence ne rime pas avec résignation. 80 % des commerçants considèrent toujours les fêtes de fin d’année comme leur plus gros pic d’activité, et 90 % ont commencé à s’y préparer dès octobre. Les stratégies se veulent pragmatiques : ajustement des stocks, anticipation des besoins clients, sélection de produits « qui ont fait leurs preuves ». Près de 30 % limitent volontairement leurs stocks afin de mieux gérer le réassort et d’éviter les pertes.
Le contexte géopolitique influence aussi les comportements. Entre tensions commerciales, conflits et sanctions, les Français tendent à privilégier la proximité et la fiabilité : 38 % annoncent vouloir acheter des produits français, 21 % des produits européens, tandis que 25 % éviteront les marques de fast fashion asiatiques et 15 % les marques américaines. Cette évolution, ancrée dans une logique de souveraineté économique, s’accompagne d’une transformation des approvisionnements du côté des commerçants. Ils sont désormais 77 % à choisir des fournisseurs européens, contre des taux comparables en Espagne (84 %) ou en Italie (81 %).