Colorants, nitrites, origines floues ou emballages trompeurs : Foodwatch épingle huit produits festifs dont l’étiquette raconte une histoire bien plus flatteuse que la réalité. Une arnaque marketing qui s’invite cette année encore sur les tables de Noël.
Noël : Foodwatch révèle huit arnaques sur l’étiquette

Colorants, nitrites, origines floues ou emballages trompeurs : Foodwatch épingle huit produits festifs dont l’étiquette raconte une histoire bien plus flatteuse que la réalité. Une arnaque marketing qui s’invite cette année encore sur les tables de Noël.
Arnaques : un marketing de Noël qui embellit la réalité
Le constat de Foodwatch repose sur une observation simple : la mise en scène visuelle occupe souvent l’essentiel de l’emballage, reléguant au second plan des informations pourtant essentielles. L’ONG rappelle que certains produits « cachent des ingrédients controversés, des promesses de chic un peu trop grosses ou de l’air », soulignant la frontière ténue entre communication commerciale et tromperie assumée.
Le problème touche tout autant des produits destinés aux enfants que des incontournables de l’apéritif. Dans le cas de la sucette Père Noël Fizzy, l’enrobage festif masque une réalité autrement plus chimique : « ce produit destiné aux enfants contient sept additifs », alerte Foodwatch, qui détaille notamment la présence de colorants tels que E133, suspecté d’effets indésirables sur les plus jeunes. Une friandise en apparence anodine, mais révélatrice d’un usage important d’additifs dans des références pourtant très consommées à la période de Noël.
Additifs controversés, origine floue, composition gonflée à l’eau
L’ONG s’attaque également aux stratégies jouant sur les symboles nationaux ou les mentions géographiques. C’est le cas des escargots de Bourgogne commercialisés par la marque « L’Origine du goût ». Derrière l’intitulé et la mise en scène haut de gamme, Foodwatch relève que ces escargots « viennent de quelque part en… d’Europe », un flou géographique qui induit le consommateur en erreur en laissant croire à une origine régionale.
Même logique pour le pâté en croûte « Le Richelieu » de Maison Monterrat, arborant un drapeau bleu-blanc-rouge très visible. Or Foodwatch souligne que si la viande de porc est française, « le médaillon de foie de canard n’est pas d’origine française, mais d’origine UE ou non-UE ». Une discordance qui entretient la confusion sur la provenance réelle du produit.
La question des additifs reste centrale. Le mini bloc de foie gras Labeyrie à la pointe d’Armagnac contient du nitrite de sodium (E250). Foodwatch rappelle qu’il s’agit d’un additif dont les risques potentiels pour la santé sont documentés, notamment en matière de formation de composés cancérogènes probables. Un élément que la face avant du produit ne mentionne pas, alors même qu’elle insiste sur le caractère festif et raffiné de la recette.
Contenus trompeurs et emballages gonflés à l’air
Noël est aussi la saison des chocolats. Mais Foodwatch pointe du doigt les chocolats Favorina de Lidl, dont le sachet joue sur une illusion de volume. La fenêtre transparente laisse croire à un contenu abondant alors que l’essentiel du paquet est constitué d’air. Une pratique qui « continue de vous agacer et de vous interpeller », écrit l’ONG, soulignant un écart entre quantité perçue et quantité réelle.
Même vigilance recommandée au rayon biscuits, où la collection Étoile de Delacre dissimule la présence d’huile de palme derrière une imagerie raffinée. L’écart entre packaging et réalité des ingrédients est ici encore au cœur de la critique.
Enfin, Foodwatch épingle la terrine Guyader aux trois poissons. L’emballage met en avant saumon, colin d’Alaska et hoki, mais la liste des ingrédients raconte une autre histoire : « pour un produit à 25€ le kilo, le premier ingrédient, c’est de l’eau », relève l’ONG. De quoi relativiser les promesses culinaires affichées en façade.
Les 8 produits pointés du doigt par Foodwatch pour Noël
- Sucette Père Noël Fizzy — 7 additifs dont colorants controversés
- Escargots de Bourgogne “L’Origine du goût” (E. Leclerc) — origine floue
- Pâté en croûte “Le Richelieu”, Maison Monterrat — drapeau trompeur
- Mini bloc de foie gras Labeyrie — nitrites ajoutés (E250)
- Chocolats Favorina (Lidl) — suremballage trompeur
- Collection Étoile Delacre — huile de palme dans un produit “premium”
- Œufs de lompe noirs Auchan — 5 additifs controversés
- Terrine Guyader aux 3 poissons — premier ingrédient : eau
Comment éviter de tomber dans le piège ?
Foodwatch encourage plusieurs réflexes simples pour limiter les mauvaises surprises. L’ONG recommande de lire attentivement la liste des ingrédients — la seule zone où la composition réelle est indiquée —, de vérifier le pourcentage des ingrédients mis en avant, et de se méfier des emballages trop valorisants ou disproportionnés. Elle appelle également à une meilleure régulation de l’étiquetage alimentaire afin que les informations cruciales ne soient plus perdues dans des formulations ambiguës ou des visuels trompeurs.
Pour les fêtes de Noël, où les achats sont rapides et où l’attention se porte davantage sur la convivialité que sur la vérification des étiquettes, l’ONG estime essentiel de rappeler que « la transparence doit primer, même — et surtout — pendant les périodes commerciales les plus fortes ».
