Nucléaire : EDF veut faire pousser des réacteurs comme des champignons

EDF veut massivement relancer le nucléaire avec la construction de deux réacteurs nucléaires par an à partir de 2030, selon son PDG.

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Par Grégoire Hernandez Publié le 22 mars 2024 à 17h00
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54,4 MILLIARDS €La dette d'EDF en 2023.

EDF : un projet réalisable ?

Les différents pays européens regardent à nouveau vers le nucléaire, poussés par une quête d'indépendance énergétique. Luc Rémont, PDG d'EDF, ne cache pas son enthousiasme dans Contexte : l'entreprise envisage de répondre à cette demande croissante en visant la construction de deux réacteurs nucléaires 3ᵉ génération (EPR) par an après 2030. Une industrie nucléaire qui se veut à la fois mature et économiquement viable, malgré les récents dépassements de coûts de ses projets EPR2.

La question du financement de ces nouveaux réacteurs reste un mystère, Luc Rémont refusant de s'avancer sur une estimation des coûts à ce stade. Cependant, le PDG d'EDF maintient que le développement du nucléaire reste économiquement accessible, soulignant que toute infrastructure énergétique nécessite un soutien public en raison de l'instabilité des marchés. Cette déclaration intervient alors que le coût prévisionnel des six nouveaux réacteurs a été réévalué à la hausse, selon Les Échosatteignant 67,4 milliards d'euros, soit une hausse de 30 %, accentuant les inquiétudes sur la capacité d'EDF à maîtriser ses finances.

Nucléaire : la construction de quatre réacteurs par an était déjà possible dans les années 70-80

Cette accélération s'inscrit dans le cadre d'un programme nucléaire français ambitieux et de projets internationaux, malgré une dette conséquente et les critiques liées aux retards et dépassements de coûts des chantiers EPR. Luc Rémont rappelle que dans les années 70-80, la construction de quatre réacteurs par an était possible, signe que le projet actuel n'est pas hors de portée, loin de là. Actuellement, seules deux centrales EPR d'EDF fonctionnent, une en Finlande et l'autre en Chine. On attend le lancement de celle de Flamanville, en France, pour mi-2024, après 12 ans de retard. La prochaine étape, le chargement du combustible, est prévue avant le 31 mars 2024, mais les délais sont serrés selon l'Autorité de sûreté nucléaire.

Pour atteindre ses objectifs, EDF mise sur la standardisation et l'optimisation des constructions de réacteurs EPR2. Cette approche vise à réduire les coûts et les délais, tirant les leçons des difficultés passées. En parallèle, le groupe énergétique français engage des discussions à l'international, où le nucléaire connaît un regain d'intérêt, notamment pour répondre aux impératifs climatiques et à la nécessité d'indépendance énergétique. Un point crucial à souligner est la critique constante du coût de la relance nucléaire par ses opposants, d'autant plus que la dette d'EDF s'élevait à 54,4 milliards d'euros en 2023. L'État, actionnaire unique de l'entreprise, est également en quête d'économies.

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Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

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