100 000 emplois supplémentaires d’ici 2035 : le nucléaire recrute à tour de bras

La filière du nucléaire français se relance. Les projets sont nombreux dans les années à venir. Reste une question : rendre les métiers attractifs, car les besoins sont importants. D’ici 2035, 100 000 personnes seront recrutées.

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By Cédric Bonnefoy Published on 29 octobre 2025 17h30
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100 000 emplois supplémentaires d’ici 2035 : le nucléaire recrute à tour de bras - © Economie Matin
100.000 emploisLa filière du nucléaire risque de manquer de bras dans les prochaines années, vu l’état du carnet de commandes. 100.000 recrutements sont nécessaires.

100 000 emplois supplémentaires dans le nucléaire

En 2025, le nucléaire français reprend une place stratégique dans le paysage énergétique national. L’État et les industriels en font un levier de décarbonation, d’indépendance et de réindustrialisation. Mais cette relance repose sur un facteur décisif : les femmes et les hommes qui feront tourner la filière. Pour atteindre ses objectifs, le secteur prévoit 100 000 embauches d’ici 2035, un défi humain colossal. Jamais depuis vingt ans, le nucléaire n’a connu un tel essor. La filière emploie désormais environ 250 000 personnes, soit une hausse de près de 10 % en cinq ans. Cette progression accompagne la relance du programme EPR2, la modernisation du parc historique et les besoins croissants en maintenance.

Le GIFEN, syndicat industriel du secteur, prévoit une hausse de 30 % des commandes dans les cinq années à venir. Ainsi, la charge de travail globale augmentera d’environ 25 % d’ici dix ans. Partout sur le territoire, les entreprises cherchent à renforcer leurs équipes : bureaux d’études, ateliers de production, ingénierie et logistique.
Cette montée en puissance traduit un tournant stratégique : le nucléaire redevient un moteur d’emploi. Il offre des carrières stables et qualifiantes à une génération qui redécouvre les métiers industriels comme piliers de la transition énergétique.

Cent mille recrutements d’ici 2035 : le chantier humain de la décennie nucléaire

L’objectif de 100 000 recrutements d’ici 2035 incarne l’ambition industrielle du secteur. D’après le GIFEN, cette estimation combine à la fois les nouveaux postes liés à la croissance et les remplacements des départs à la retraite. Dans un rapport baptisé Match 2024, il est précisé que 60 000 emplois équivalents temps plein concernent les métiers dits « cœur » du nucléaire : chaudronnerie, tuyauterie, soudure, maintenance et radioprotection. Les 40 000 autres se répartissent dans les fonctions supports, l’ingénierie, la conception et la logistique.

D’ailleurs, 10 000 offres d’emploi sont disponibles en permanence dans la filière, preuve d’une demande structurelle. Ce rythme soutenu traduit une conviction partagée : sans ce renfort massif, la relance du nucléaire restera incomplète. Les industriels multiplient donc les actions : campagnes d’information, partenariats avec les écoles, parcours de formation sur mesure. Le message est clair : pour construire les centrales de demain, il faut d’abord former et recruter aujourd’hui.

Former, attirer et fidéliser : les leviers clés pour réussir les 100 000 embauches

Atteindre 100 000 recrutements en dix ans suppose une mobilisation nationale. France Travail classe déjà les métiers du nucléaire parmi les plus dynamiques du marché, aux côtés de l’aéronautique et du BTP. Le programme Match du GIFEN a identifié 84 métiers stratégiques à renforcer. Les plus demandés restent les techniciens de maintenance, les chaudronniers, les soudeurs et les ingénieurs en sûreté. Les PME et sous-traitants, indispensables à la filière, devront eux aussi accélérer le recrutement : les experts estiment qu’ils devront embaucher 2,5 fois plus que les départs naturels sur la décennie.

Cette relance s’appuie sur les territoires : des campus spécialisés se développent, des centres de formation ouvrent et les régions créent des pôles d’excellence. Entre 2026 et 2032, la demande atteindra son pic, notamment avec la construction des premiers EPR2 et la prolongation du parc actuel.

Cedric.bonnefoy

Cédric Bonnefoy est journaliste en local à la radio. À côté, il collabore depuis 2022 avec Économie Matin.

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