PEL : pourquoi le taux remonte et ce que cela change pour l’épargne immobilière

Le taux du PEL remontera à 2 % à partir du 1er janvier 2026. Une hausse modeste mais symbolique, décidée par l’État dans un contexte de normalisation monétaire. Derrière cette annonce se cache un mécanisme technique précis et un produit d’épargne souvent mal compris des Français.

Ade Costume Droit
By Adélaïde Motte Published on 22 décembre 2025 11h11
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PEL : pourquoi le taux remonte et ce que cela change pour l’épargne immobilière - © Economie Matin

À compter du 1er janvier 2026, le PEL connaîtra une nouvelle revalorisation de son taux de rémunération, porté à 2 %. Cette décision, officialisée par arrêté et publiée au Journal officiel, intervient après plusieurs années de rendements historiquement bas pour ce produit d’épargne réglementée, étroitement lié au financement immobilier.

Pourquoi le taux du PEL remonte en 2026 malgré un marché immobilier déprimé

La hausse du taux du PEL résulte d’un mécanisme réglementaire précis, reposant sur les conditions de marché observées à l’automne. Concrètement, le calcul du taux s’appuie sur les taux swaps de différentes maturités, utilisés comme indicateurs de référence pour les taux longs. Un taux swap (souvent appelé taux de swap de taux d’intérêt) est un taux de référence de marché utilisé par les banques et les institutions financières pour mesurer le coût de l’argent à long terme. Selon les règles en vigueur, le calcul est effectué chaque année par la Banque de France, au plus tard le 5 décembre, à partir de la moyenne des taux du mois de novembre, avant transmission à la Direction générale du Trésor et validation par l’État.

Ce mécanisme explique pourquoi le taux du PEL progresse à 2 % en 2026, contre 1,75 % pour les plans ouverts en 2025. La formule théorique aboutissait à un taux de 1,84 %, arrondi ensuite par l’État. Cette revalorisation intervient alors même que le marché immobilier reste atone.

Le PEL, un produit hybride souvent mal compris

Le PEL occupe une place à part dans l’épargne des ménages français. Il ne s’agit ni d’un simple livret, ni d’un placement financier classique. Le PEL est conçu comme un produit hybride, combinant constitution d’une épargne et droit à un prêt immobilier à taux réglementé.

Son fonctionnement repose sur des règles strictes. À l’ouverture, un versement initial minimum de 225 euros est exigé, puis un effort d’épargne annuel d’au moins 540 euros doit être respecté. Les dépôts sont plafonnés à 61 200 euros, hors intérêts capitalisés. Le taux du PEL est fixé définitivement à l’ouverture et ne change plus, ce qui signifie que seuls les nouveaux plans ouverts à partir de 2026 bénéficieront du taux de 2 %. Les PEL existants conservent leur rémunération d’origine, sans révision possible.

D’autres produits d’épargne pour placer son argent

Le PEL n’est pas le seul produit d’épargne réglementée à disposition des ménages français. Il s’inscrit dans une gamme plus large de placements sécurisés, dont l’objectif principal reste la préservation du capital. Le livret A demeure le plus connu. Totalement liquide, exonéré d’impôt et plafonné, il sert avant tout de réserve de précaution. Son rendement dépend directement des décisions publiques, ce qui le rapproche du PEL, mais sans aucune vocation immobilière.

Le LDDS et le LEP répondent à une logique similaire, avec toutefois des plafonds et des conditions de revenus spécifiques. Contrairement au PEL, ces livrets n’imposent aucune contrainte de durée ni d’affectation des fonds. En revanche, ils ne permettent ni de préparer un projet immobilier structuré ni de sécuriser un taux de crédit futur. C’est précisément sur ce point que le PEL conserve une singularité, en combinant discipline d’épargne et projection à long terme.

Les produits d’investissement, un autre univers de rendement et de risque

À côté des produits d’épargne réglementée, les produits d’investissement répondent à une logique différente. Leur objectif n’est plus seulement de protéger l’argent, mais de le faire croître dans le temps, au prix d’une prise de risque assumée. L’assurance-vie, en particulier via les unités de compte, permet d’accéder aux marchés financiers tout en bénéficiant d’un cadre fiscal attractif sur le long terme. Contrairement au PEL, le capital n’y est pas garanti hors fonds en euros.

Les plans d’épargne en actions et l’investissement immobilier locatif relèvent également de cette catégorie. Ils offrent un potentiel de rendement supérieur, mais exposent l’épargnant aux fluctuations des marchés, à la volatilité des prix ou aux aléas économiques. À l’inverse, le PEL ne promet pas de performance élevée. Il joue un rôle de stabilisateur patrimonial, utile pour des ménages prudents ou pour préparer un projet immobilier dans un cadre réglementé et lisible.

Ade Costume Droit

Diplômée en géopolitique, Adélaïde a travaillé comme chargée d'études dans un think-tank avant de rejoindre Economie Matin en 2023.

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