Pétrole : pourquoi la consommation mondiale sera moins forte en 2025

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a récemment mis à jour ses projections concernant la demande mondiale de pétrole pour les années 2024 et 2025. Cette révision à la baisse, publiée dans son rapport mensuel de décembre 2024, reflète un contexte économique mondial incertain. Ces ajustements, bien que modestes, confirment une tendance à la prudence sur les perspectives de croissance de la consommation d’or noir, dans un marché soumis à des pressions multiples.

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Par Nicolas Egon Modifié le 12 décembre 2024 à 10h41
Pétrole : pourquoi la consommation mondiale sera moins forte en 2024 et 2025 selon l’OPEP
Pétrole : pourquoi la consommation mondiale sera moins forte en 2025 - © Economie Matin
75 $Selon les estimations, le prix moyen du baril de pétrole au mois de décembre 2024 se situe aux alentours de 75 dollars

Les prévisions pour 2024 ont été réduites de 210 000 barils par jour, tandis que celles de 2025 enregistrent une baisse plus modérée, de 90 000 barils par jour par rapport aux estimations précédentes. Une conjoncture économique morose, couplée à des changements structurels dans la consommation énergétique, contribue à cet ajustement. Ces chiffres traduisent des défis majeurs pour un secteur stratégique.

Une croissance moins soutenue : révisions chiffrées et analyses

Dans son dernier rapport, l’OPEP anticipe désormais une croissance de la demande mondiale de pétrole de 1,6 million de barils par jour (mb/jour) en 2024. Cette estimation, en baisse par rapport aux 1,8 mb/jour prévus initialement, illustre une tendance à la modération. Pour 2025, la consommation devrait croître de 1,45 mb/jour, en recul par rapport à la prévision précédente de 1,54 mb/jour.

Année Précédente estimation Nouvelle estimation Écart
2024 1,8 mb/jour 1,6 mb/jour -0,21
2025 1,54 mb/jour 1,45 mb/jour -0,09

Ces ajustements trouvent leur origine dans des mises à jour de données concernant les trois premiers trimestres de 2024. L’OPEP souligne que les dynamiques économiques mondiales influencent ces chiffres, en particulier dans les pays membres de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), où la croissance est limitée à 100 000 barils par jour.

Une disparité régionale : l’écart entre OCDE et pays émergents

L’analyse régionale montre un contraste marqué entre les économies avancées et émergentes. La croissance de la demande reste principalement soutenue par des pays hors OCDE comme la Chine et l’Inde. Ces économies devraient contribuer à hauteur de 1,5 million de barils/jour à la hausse de la consommation en 2024. En revanche, les marchés plus matures, notamment en Amérique du Nord et en Europe, enregistrent une progression nettement plus limitée.

Au sein de l’OCDE, les perspectives demeurent prudentes en raison de facteurs comme la transition énergétique et une consommation déjà saturée dans certains secteurs. Les politiques environnementales ambitieuses, notamment en Europe, renforcent également cette modération.

Les défis d’un marché en mutation

La diversification énergétique mondiale et les efforts pour réduire les émissions de carbone posent des défis de long terme pour l’industrie pétrolière. Alors que les énergies renouvelables continuent de se développer, les gouvernements multiplient les incitations pour limiter l’utilisation des combustibles fossiles. Ces initiatives affectent la demande structurelle de pétrole.

Outre les transitions économiques et énergétiques, des incertitudes géopolitiques, comme les tensions persistantes en Syrie, contribuent à la volatilité des marchés. Bien que ce pays joue un rôle mineur dans la production pétrolière mondiale, les inquiétudes concernant la stabilité de la région affectent indirectement les prévisions.

Points clés chiffrés à retenir : 

  • 2024 : La demande mondiale devrait atteindre 103,82 millions de barils/jour, en hausse de 1,6 mb/jour par rapport à 2023.
  • 2025 : Consommation estimée à 105,27 millions de barils/jour, avec une croissance de 1,45 mb/jour.
  • Révisions : Baisse de 210 000 barils/jour pour 2024 et de 90 000 barils/jour pour 2025 par rapport aux prévisions précédentes.
  • OCDE : Croissance limitée à 100 000 barils/jour en 2024.
  • Hors OCDE : Contribution à hauteur de 1,5 mb/jour en 2024.

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