L’or noir en déclin : Les superprofits du pétrole en berne

L’année 2022 a été marquée par des bénéfices records pour les géants du pétrole, mais 2023 raconte une histoire différente. Les superprofits des majors du pétrole ont ralenti, que se cache-t-il derrière cette baisse ?

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 2 août 2023 à 9h51
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120 DOLLARSEn mai 2022 le prix du baril de pétrole a dépassé les 120 dollars.

Pétrole : une année 2022 marquée par les superprofits

L'année 2022 a été hors norme pour les majors pétro-gazières comme ExxonMobil, BP, et TotalEnergies. Ces entreprises ont vu leurs gains augmenter de manière spectaculaire, principalement en raison de l'envolée des prix des hydrocarbures suite à la guerre en Ukraine et à l'assèchement des pipelines de Moscou. En 2022, les cinq majors occidentales ont cumulé 151 milliards de dollars de bénéfices.

Cependant, cette tendance n'a pas perduré. Au premier semestre 2023, ces entreprises ont vu leurs profits fondre. Par exemple, BP a enregistré un bénéfice divisé par 5 au 1er trimestre, atteignant 1,8 milliard de dollars. ExxonMobil a également vu son bénéfice net chuter de 56%, s'établissant à 7,9 milliards de dollars.

Les raisons de la baisse des bénéfices

Plusieurs facteurs ont contribué à cette baisse des bénéfices. Les fluctuations des prix du pétrole, du gaz, et des produits raffinés en sont les principales causes. Les marges de raffinage ont également été affectées. Par exemple, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne pour le gaz, a oscillé entre 25 et 55 euros le mégawattheure (MWh) au deuxième trimestre 2023, alors qu'il avait atteint près de 350 euros en mars 2022.

De plus, le volume d'échange du pétrole a diminué, impactant directement les bénéfices. BP, par exemple, a vu ses profits chuter de 70% en raison du recul des prix du carburant et d'un moindre volume d'échange du pétrole.

Dividendes : toujours très élevés pour les géants du pétrole

Malgré la baisse des bénéfices, certaines entreprises ont choisi d'augmenter leurs dividendes. BP a augmenté son dividende de 10% pour le porter à 7,27 cents par action. 2,3 milliards de dollars seront ainsi reversés.

Shell a également annoncé une augmentation des acomptes sur dividendes de 24%. Les programmes de rachat d'actions des majors ont été significatifs, reflétant leur confiance dans la rentabilité future.

Pétrole : toujours des profits, juste un peu moins « super »

Bien que les bénéfices aient diminué, les experts estiment que les majors du pétrole sont toujours très profitables. Les niveaux de prix restent soutenus, et les perspectives économiques semblent prometteuses. Les prix du pétrole devraient rester élevés, bien au-dessus de 80 dollars.

De quoi conforter les majors du pétrole qui ont publié un deuxième trimestre 2023 malgré tout dans le vert. TotalEnergies enregistre un bénéfice de 4,1 milliards de dollars sur le trimestre, Shell de 3,1 milliards et BP 2,6 milliards. Soit, pour la période avril-juin 2023, près de 10 milliards de dollars de gains.

En ce qui concerne le gaz, le marché semble s'être stabilisé. Les stockages européens sont bien remplis, et à moins d'un hiver exceptionnellement rigoureux, les prix devraient rester modérés. Cependant, un hiver très froid ou une augmentation de la demande chinoise pourraient rapidement faire grimper les prix.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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1 commentaire on «L’or noir en déclin : Les superprofits du pétrole en berne»

  • « Pétrole : toujours des profits, juste un peu moins « super » » : c’est comme le taux l’inflation en France qui continue de grimper mais en ralentissant un peu de 4,5%, Il faudra un quart de siècle pratiquement de ralentissement pour que l’inflation retrouve son récent taux de 0%. Pas vrai le magicien M. Lemaire ?

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