Les phares LED suscitent de vives critiques dans le secteur automobile. Alors que le Royaume‑Uni envisage une révision profonde de la règlementation, Yves Carra, porte‑parole de l’association Mobilité Club France, a livré ce lundi sur RMC ses recommandations aux automobilistes pour réduire la sensation d’éblouissement provoquée par les phares d’autres véhicules.
Les phares LED sont-ils devenus un danger pour les conducteurs ?

L’éclairage automobile a considérablement évolué. Les phares LED se sont imposés dans les véhicules récents pour ses promesses d’efficacité, mais il soulève désormais des interrogations relatives à la sécurité routière. Ce lundi 24 novembre 2025, au micro de RMC, Yves Carra a mis en garde les conducteurs face aux effets potentiellement gênants de ces nouveaux feux.
Un progrès technologique à double tranchant
Depuis leur apparition dans les années 2010, les phares LED ont séduit l’industrie automobile. Plus performants, plus économes en énergie et dotés d’une longue durée de vie, ils équipent désormais une majorité de véhicules récents. Selon Boursorama, « depuis 2010, les diodes électroluminescentes (LED) ont commencé à se répandre dans l’industrie automobile (…), que ce soit sur les véhicules à moteurs thermiques ou sur les voitures électriques ». Mais cette avancée technique présente un revers. Les phares LED produisent une lumière très blanche, proche de la lumière du jour, plus agressive pour l’œil humain.
Le faisceau lumineux, plus direct, se concentre davantage et provoque des reflets intenses, notamment lorsque la route est mouillée ou en présence d’irrégularités. C’est ce qu’a mis en évidence une enquête du Royal Automobile Club (RAC) : 89 % des automobilistes britanniques considèrent que certains feux sont « trop puissants », et 91 % ont déjà été éblouis par un véhicule arrivant en sens inverse. Les phares LED sont donc perçus comme un atout technologique… mais aussi comme une nuisance pour une partie des conducteurs, en particulier sur les routes secondaires et en zone rurale.
Le Royaume-Uni face à une recrudescence de plaintes
Ce phénomène dépasse largement les frontières françaises. Au Royaume-Uni, le sujet est devenu suffisamment préoccupant pour que le gouvernement annonce une révision de ses normes. Selon The Guardian, les autorités britanniques « intensifient leurs efforts pour traiter les plaintes d’automobilistes liées à l’éblouissement », avec une attention particulière portée aux feux de SUV, souvent installés plus haut que ceux des berlines. Le gouvernement pourrait ainsi imposer de nouvelles règles d’homologation pour les phares LED, voire interdire certains modèles trop puissants. La pression monte également depuis les usagers : une pétition déposée au Parlement britannique le 18 avril 2025 réclame « un rappel des feux jugés dangereux pour la visibilité nocturne ».
Ces préoccupations rejoignent celles des associations d’usagers et des experts de la sécurité routière, qui s’inquiètent de l’impact croissant de l’éblouissement sur la conduite. Selon le RAC, entre 2014 et 2024, en moyenne 263 collisions par an au Royaume-Uni ont mentionné l’« éblouissement des phares » comme facteur contributif, dont environ cinq impliquant une issue mortelle.
En France, les conseils pratiques pour limiter l’éblouissement
Invité sur RMC ce lundi 24 novembre, Yves Carra a tenu à dédramatiser la situation, tout en appelant à la prudence. Le porte-parole de Mobilité Club France a rappelé que certains réflexes simples pouvaient limiter fortement les désagréments liés aux phares LED. Il recommande notamment de « garder son pare-brise propre », d’« ajuster correctement ses rétroviseurs » et de « réduire sa vitesse en cas de gêne visuelle ». Ces conseils pratiques sont d’autant plus importants que, selon Boursorama, près de 7 % des conducteurs interrogés déclarent « éviter de conduire la nuit », une proportion qui grimpe à 14 % chez les plus de 65 ans.
Une réalité préoccupante qui touche aussi les conducteurs français les plus âgés ou souffrant de pathologies oculaires. Yves Carra a également mis en garde contre les installations non homologuées. En effet, certains automobilistes remplacent leurs feux halogènes d’origine par des LED plus puissants, sans respecter les normes prévues. Or, cette modification illégale peut entraîner un défaut de faisceau, générant un éblouissement involontaire des autres usagers. The Guardian souligne que ce phénomène est en forte hausse, en particulier chez les conducteurs de véhicules d’occasion.
