Sous la pression médiatique, les hackers derrière le piratage des crèches Kido disent avoir effacé les données volées concernant des milliers d’enfants. Un retournement spectaculaire, inédit au Royaume-Uni.
Piratage des crèches Kido : les pirates effacent les données des enfants après le tollé

Le 2 octobre 2025, après une semaine de révélations inquiétantes, les pirates informatiques se faisant appeler Radiant ont affirmé avoir supprimé les informations d’enfants qu’ils avaient diffusées pour faire pression sur le réseau de crèches Kido International. Selon CNN, les cybercriminels ont pris cette décision après un fort tollé public au Royaume-Uni.
Ce qui s’est passé : des enfants exposés après le piratage des crèches Kido
Fin septembre, un piratage a touché 18 crèches Kido dans le Grand Londres, où des enfants de moins de cinq ans sont accueillis quotidiennement. Le groupe de cybercriminels Radiant a revendiqué le vol de données concernant plus de 8 000 enfants, incluant noms, photos, adresses et dates de naissance, selon Reuters. Pour prouver la réalité de l’attaque, les pirates ont publié les profils de 10 enfants sur un site du dark web, menaçant d’en diffuser 30 supplémentaires ainsi que les informations personnelles de 100 employés, d’après The Guardian.
Face à cette menace, les familles se sont retrouvées piégées dans une stratégie de rançon cynique. Selon Sky News, les pirates exigeaient environ 1,5 % du chiffre d’affaires annuel de Kido, soit près de 600 000 livres sterling, faute de quoi d’autres données d’enfants seraient mises en ligne. Le National Cyber Security Centre (NCSC) a dénoncé une attaque "profondément pénible" visant une cible particulièrement vulnérable. « Les cybercriminels attaqueront n’importe qui s’ils pensent pouvoir en tirer de l’argent, et s’en prendre à ceux qui s’occupent d’enfants est un acte particulièrement odieux », a déclaré Jonathon Ellison, du NCSC, cité par l’Evening Standard.
Pourquoi les pirates ont effacé les données ?
La décision de Radiant de retirer les publications est intervenue après un choc d’opinion massif au Royaume-Uni. « Nous sommes désolés d’avoir blessé des enfants », ont-ils déclaré dans un message repris par CNN via WRAL Cette volte-face révèle d’abord l’effet corrosif d’une indignation publique unanime : montrer des photos d’enfants volées dans un piratage a suscité un rejet bien au-delà des cercles spécialisés.
Ensuite, le rapport de force économique n’a pas joué en leur faveur. Radiant a admis ne pas avoir reçu de paiement et a répété : « Nous le faisons pour l’argent, rien d’autre que pour l’argent », selon The Guardian. Sans rançon, et face à la mobilisation critique du Royaume-Uni, maintenir la pression devenait risqué. Enfin, les pirates ont cherché à sauver leur image auprès de la communauté cybercriminelle, en promettant de ne plus cibler de crèches. Mais leur crédibilité est ébranlée : l’annonce de suppression ne garantit pas que les données d’enfants n’aient pas été copiées ou revendues.
