Le 27 janvier 2025, une étude publiée dans Nature Medicine par les chercheurs de la London School of Hygiene & Tropical Medicine (LSHTM) alerte sur une augmentation significative de la mortalité liée aux températures extrêmes.
Hausse des températures : une explosion des décès d’ici 2099

Selon leurs projections, le nombre de décès pourrait augmenter de 50 % en Europe d’ici 2099, avec un total estimé à 2,3 millions de morts supplémentaires.
Une augmentation des décès inéluctable si rien n’est fait
Les chercheurs ont analysé les liens entre la température et la mortalité dans 854 villes européennes. Leur conclusion est sans appel : la hausse des températures causera bien plus de morts qu’elle n’en évitera. Contrairement aux arguments avancés par certains climato-sceptiques, la diminution des décès liés au froid ne compensera pas l’augmentation des décès dus à la chaleur.
Région concernée | Augmentation des décès liés à la chaleur |
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Europe du Sud (Espagne, Italie, Grèce) | +147 % |
Europe centrale (France, Allemagne) | +80 % |
Europe du Nord (Scandinavie) | -10 % |
Les chercheurs pointent du doigt les grandes villes méditerranéennes comme les plus exposées. Barcelone, Rome, Naples, Madrid et Milan enregistreront les bilans les plus lourds, avec 246 000 morts prévus pour Barcelone seule. L’effet îlot de chaleur urbain, combiné à une augmentation des températures moyennes, rend ces agglomérations particulièrement vulnérables.
Des maladies renforcées par le réchauffement climatique
L’augmentation des températures aura un effet direct sur la santé des populations, en aggravant plusieurs pathologies déjà existantes.
Parmi les conséquences les plus graves :
- Les maladies cardiovasculaires : la chaleur augmente la pression sur le cœur, entraînant davantage de crises cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux.
- Les maladies respiratoires : les périodes de canicule combinées à la pollution atmosphérique aggravent les troubles pulmonaires et l’asthme.
- Les troubles psychiatriques : l’insomnie et le stress thermique entraînent une hausse des troubles anxieux et dépressifs.
Les hôpitaux européens, déjà sous tension, risquent de faire face à un afflux massif de patients lors des vagues de chaleur. Si des solutions ne sont pas mises en place rapidement, les infrastructures médicales ne pourront pas absorber ce choc.
Sans une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre, l’Europe subira des effets dévastateurs. L’étude a simulé plusieurs scénarios pour déterminer les impacts possibles de différentes politiques climatiques.
Niveau d’action climatique | Nombre de décès supplémentaires d’ici 2099 |
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Aucune action | 2,3 millions |
Adaptation modérée (espaces verts, abris climatiques) | 1,5 million |
Réduction des émissions (-50 % d’ici 2050) | 500 000 |
Les solutions évoquées par les experts incluent :
- Le développement des infrastructures urbaines : toitures végétalisées, parcs urbains, réduction du béton.
- La mise en place de refuges climatiques : espaces climatisés accessibles au public en période de forte chaleur.
- L’amélioration de l’isolation des logements pour mieux supporter les variations extrêmes de température.
- L’adaptation des politiques de santé publique en formant les professionnels aux risques accrus liés aux vagues de chaleur.
Les résultats de cette étude sont sans équivoque. Si aucune mesure drastique n’est mise en place rapidement, la chaleur extrême sera l’un des principaux facteurs de mortalité en Europe d’ici la fin du siècle. Les scientifiques insistent sur la nécessité d’une double approche : réduction massive des émissions de gaz à effet de serre et adaptation des infrastructures urbaines.