Rénovation énergétique : les bailleurs ne veulent pas faire les travaux pour les locataires

Seuls 26% des bailleurs sont prêts à rénover leurs biens immobiliers classés « G », malgré l’interdiction de les louer depuis janvier 2025, apprend-on d’une étude du réseau d’agences immobilières Guy Hoquet. La majorité préfère vendre ou ignorer les nouvelles règles, tandis que locataires et professionnels s’inquiètent des impacts sur le marché locatif.

Anton Kunin
Par Anton Kunin Publié le 24 janvier 2025 à 8h00
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75%75% des locataires se disent prêts à engager des poursuites judiciaires pour contraindre les bailleurs à réaliser les travaux nécessaires.

Un manque d'engagement des bailleurs face aux nouvelles obligations

L’interdiction de location des logements classés « G » par le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), en vigueur depuis le 1er janvier 2025, met en lumière le désengagement des bailleurs. Selon une étude menée par Guy Hoquet l’Immobilier, seuls 26% des propriétaires envisagent d’effectuer les travaux nécessaires pour continuer à louer ces biens énergivores. Face à cette contrainte, 40% des bailleurs optent pour une autre stratégie : vendre leur bien.

Ce faible taux de rénovation s’explique en partie par un manque de sensibilisation. La moitié des propriétaires interrogés ne connaissent pas les sanctions encourues en cas de non-conformité. Ce phénomène est amplifié par la faible intermédiation du marché locatif : seuls 30% des biens sont gérés par des professionnels. L’absence de conseils spécialisés complique la mise en œuvre des rénovations, souvent perçues comme coûteuses et complexes. Pour Stéphane Fritz, président de Guy Hoquet, la rénovation énergétique est pourtant une étape cruciale pour répondre aux enjeux environnementaux et désamorcer les tensions sur le marché.

La grande majorité des locataires ne sont pas disposés à tolérer un logement classé « G »

Les locataires, eux aussi impactés par la crise de l’offre locative, adoptent des positions contrastées. Toujours d’après cette étude, 55% des locataires sont prêts à occuper un logement classé G, malgré ses défauts énergétiques. Ce choix est souvent dicté par la difficulté à trouver un logement dans un marché saturé. Cependant, l’étude révèle également une montée des revendications : 75% des locataires se disent prêts à engager des poursuites judiciaires pour contraindre les bailleurs à réaliser les travaux nécessaires.

Le poids des biens classés « G » dans l’offre locative reste toutefois limité, ne représentant que 1,3 % des logements mis en location au dernier trimestre 2024, selon l’Observatoire GH Location. Malgré cela, les tensions se cristallisent autour de l’affichage du DPE dans les annonces, une obligation légale encore non respectée dans 25% des cas en 2024. Cette réglementation vise pourtant à informer les locataires et à inciter les propriétaires à entreprendre des rénovations, soutenues par des aides comme MaPrimeRénov’.

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Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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