Épargne en 2023 : Où va l’argent des Français ?

Le déplacement massif des fonds de l'épargne

Depuis le début de l'année jusqu'à la fin juillet, les ménages et les sociétés non financières ont retiré près de 160 milliards d'euros d'épargne de leurs dépôts à vue, soit des comptes bancaires classiques. Cette tendance s'est accentuée entre juin et juillet 2023, avec une diminution des dépôts à vue de 20,2 milliards d'euros, ramenant le total à 1.355 milliards d'euros. Mais où est donc redirigé cet argent ?

Selon Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'Épargne, une partie de ces fonds est utilisée pour la consommation. Cependant, une autre portion significative est redirigée vers les "dépôts à terme". La Banque de France souligne que les comptes à court terme, de moins de deux ans, ont enregistré une hausse de 11,8 milliards d'euros en juillet 2023, s'ajoutant aux 10,2 milliards du mois de juin 2023. Les sociétés non financières, quant à elles, ont également opté pour des placements rémunérés, bien qu'elles n'aient pas accès à l'épargne réglementée.

L'attrait croissant pour les livrets réglementés

Les livrets réglementés, tels que le Livret A et le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), connaissent une popularité croissante. La Caisse des dépôts (CDC) a récemment annoncé que la différence entre les dépôts et les retraits (collecte nette) pour ces deux produits s'est élevée à 3,13 milliards d'euros en juillet, un record pour ce mois. L'encours total a atteint 547,4 milliards d'euros, un chiffre également sans précédent. Le LDDS, en particulier, a connu une collecte nette exceptionnelle, avec une augmentation de 0,97 milliard d'euros en juillet.

Le Livret d'épargne populaire (LEP) n'est pas en reste. Après une période de décroissance, le taux de rendement du LEP a été égalé à 6%, ce qui a entraîné une augmentation significative de sa collecte. Le nombre de LEP est passé de 8,2 millions à 9,6 millions entre novembre 2022 et mars dernier. Malgré les défis économiques, notamment l'inflation et les tensions géopolitiques, les Français continuent d'épargner, cherchant des moyens d'optimiser leurs économies.