Factures : moins de la moitié des entreprises les paient à temps !

Le retard de paiement des factures des entreprises françaises est en hausse en 2023

Selon la récente étude semestrielle Altares, dévoilée par le Figaro, moins de la moitié des entreprises françaises (49,3%) règlent leurs factures dans les délais impartis. Cette tendance est similaire à la moyenne européenne (49,9%). On peut observer une augmentation notable des délais de paiement pour les entreprises françaises, en particulier pour les retards de paiement des factures dépassant les 30 jours (5,7 % en 2022 contre 7,6 % en 2023). En plongeant plus profondément dans ces chiffres, on remarque que les PME et TPE sont les structures les plus touchées. Pour les entreprises qui ont entre 10 à 49 salariés, le retard moyen de paiement de leurs factures est resté à son niveau de 2022, soit 11,5 jours. Pour celles ayant entre 50 et 200 salariés, leur retard moyen atteint 12,4 jours au deuxième trimestre (contre 11,2 au T2 2022). Autrement dit, pour ce type de structure, le retard de paiement de leur facture a augmenté de plus d'une journée en moins d'un an. À contrario, pour les TPE de plus de 3 salariés, le délai de leur retard se maintient à 11,5 jours, et 12,2 jours au T2 pour les plus petites d'entre elles.

Les grandes entreprises et ETI (entreprises de taille intermédiaire) ont aussi du mal à tenir : leur retard de paiement est passé à 18 jours en 2023, alors qu'il était de 16,5 jours en 2022. En termes de géographie, l'étude met en exergue les disparités entre les régions : les entreprises situées sur la façade atlantique (Bretagne, Pays de la Loire, Nouvelle-Aquitaine) ont des retards inférieurs à 10 jours, tandis que celles d'Île-de-France ont un retard de paiement atteignant jusqu'à 17,4 jours. En moyenne sur l'Hexagone, le retard de paiement des factures des entreprises oscille entre 10 et 12 jours.

Paiement des factures : les pays latins sont les mauvais élèves de l'Union européenne.

Le retard de paiement n'est pas une exclusivité française. En Europe, le seuil des 13 jours « est difficile à briser ». Certains pays, tels que les Pays-Bas ou l’Allemagne, s'en sortent mieux avec respectivement 4,1 jours et 6,2 jours de retard moyen. Cependant, dans les pays latins, comme le Portugal, les entreprises enregistrent des retards particulièrement élevés : 24 jours au deuxième trimestre, avec plus de 15% des entreprises ayant des retards dépassant 30 jours.

Selon Thierry Millon, directeur des études d'Altares, il y a une réelle dichotomie entre les entreprises respectant leurs engagements et celles reportant leurs paiements d'un mois ou plus. Face à cette tendance croissante, l'Union européenne envisage de nouvelles mesures. Un nouveau règlement sur la lutte contre les retards de paiement est en cours d'élaboration. Une première proposition de règlement a d'ailleurs déjà été présentée à la Commission européenne le 12 septembre 2023. Il pourrait inclure des sanctions pour les entreprises retardataires ou des incitations pour celles respectant les délais, bien que les détails précis n'aient pas encore été publiés. « Les entreprises européennes tentent de résister aux vents contraires », conclut Thierry Millon, insistant sur la nécessité d'une action concertée à l'échelle européenne.