Retrait de Russie : plus de 100 milliards pour les européens

Le retrait des entreprises européennes de Russie s’est avéré coûteux, avec une facture dépassant les 100 milliards d’euros. Il apparait que les secteurs les plus touchés sont l’énergie et et le domaine financier. Par ailleurs, les implications pour les entreprises qui restent encore en Russie seront importantes.

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Par Nicolas Egon Modifié le 8 août 2023 à 11h31
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8%En 2020, les exportations françaises vers la Russie avaient déjà diminuées de 8%

 Un coût exorbitant pour les entreprises européennes

Selon une étude du Financial Times, le retrait de Russie a coûté aux entreprises européennes plus de 100 milliards d'euros en charges et dépréciations. Cette somme colossale est le résultat de la vente, de la fermeture ou de la réduction de leurs activités en Russie. Il est important de noter que ces chiffres ne tiennent pas compte des effets macro-économiques, tels que la hausse des coûts de l'énergie et des matières premières.

En analysant les rapports annuels et bilans financiers de près de 600 entreprises européennes, le Financial Times a révélé que 176 d'entre elles ont déjà enregistré des pertes directes liées à leurs activités en Russie à cause du retrait. Ces pertes sont principalement dues à la vente, la fermeture ou la réduction de leurs opérations dans le pays.

Les secteurs les plus touchés par le retrait

Trois secteurs semblent avoir particulièrement souffert du retrait  : l'énergie, la finance et l'automobile. Dans le secteur de l'énergie, trois géants, à savoir Shell, BP et TotalEnergies, ont cumulé à eux seuls des pertes de plus de 40 milliards d'euros. Cependant, la hausse des prix du pétrole et du gaz a largement compensé ces pertes pour ces entreprises. Le secteur financier, quant à lui, a enregistré une facture de 17,5 milliards d'euros. Une grande partie de cette somme est attribuée à la Société Générale, qui a décidé l'année dernière de céder sa filiale Rosbank, entraînant une charge de plus de 3 milliards d'euros.

Le secteur automobile n'est pas en reste, avec une facture s'élevant à 13,6 milliards d'euros, principalement due aux constructeurs automobiles. A la suite du retrait, Renault, par exemple, a perdu 2,3 milliards d'euros après avoir vendu ses participations dans le constructeur russe Avtovaz. Il est à noter que cette analyse n'est pas définitive. Avant le début du conflit ukrainien, plus de 1871 entreprises européennes étaient présentes en Russie, et la moitié d'entre elles opèrent toujours dans le pays. La facture pourrait donc encore s'alourdir à l'avenir, comme l'illustre le cas de Danone en juillet. Alors que l'entreprise était en négociation avec plusieurs candidats à Moscou, Vladimir Poutine a signé un décret officialisant la prise de contrôle de la filiale locale de Danone. Les experts estiment que ceux qui ont tardé à engager leur retrait la Russie pourraient payer encore plus cher à l'avenir.

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