Les 20 plus grosses fortunes mondiales dépassent le PIB de la France

Septembre 2025 marque une étape qui devrait faire rougir d’indignation toute conscience politique. Tandis que la France se débat pour maintenir une croissance modérée et équilibrer ses comptes publics, vingt individus sur la planète possèdent collectivement plus que ce que les 68 millions de citoyens français réunis réussissent à produire en un an. Et leurs gains depuis le début de l’année suffiraient déjà à financer plusieurs fois les missions régaliennes de l’État. L’économie mondiale semble s’être retournée : le pouvoir de quelques fortunes privées éclipse désormais celui des nations.

Quand vingt noms pèsent plus que tous les Français réunis

Les chiffres sont sans appel. La fortune cumulée d’Elon Musk, Larry Ellison, Mark Zuckerberg, Bernard Arnault ou encore Sergey Brin atteint 3 457,3 milliards de dollars. En face, le PIB de la France plafonne à environ 3 170 milliards de dollars en 2024. La comparaison est brutale : la production annuelle d’un pays du G7 est désormais inférieure au patrimoine personnel de vingt individus.

Cela ne relève plus de l’anecdote, mais d’un changement d’échelle. Depuis janvier, ces fortunes ont progressé de 449,2 milliards de dollars. Autant dire qu’en neuf mois, une poignée d’actionnaires a engrangé l’équivalent de la richesse annuelle d’un pays comme la Norvège. Cette seule variation, un simple effet de marchés financiers, dépasse déjà les marges de manœuvre budgétaires de l’État français.

Des milliards qui ridiculisent les budgets publics

Il suffit de mettre ces chiffres en perspective pour mesurer l’indécence de la situation. Le ministère de la Défense, censé garantir la sécurité de la nation, dispose de 50,5 milliards d’euros en 2025. L’Éducation nationale, pilier de l’avenir collectif, se voit attribuer 86,8 milliards d’euros (dont 64,5 Md€ hors pensions). La mission Sécurités – police, gendarmerie, sécurité civile – doit se contenter de 17,3 milliards d’euros.

Face à ces ordres de grandeur, l’augmentation de 449 milliards de dollars enregistrée par les vingt plus riches paraît surréaliste : elle suffirait à financer plusieurs fois la défense, l’école et la sécurité intérieure réunies. Et presque l’intégralité du budget de l’État français (673 milliards d’euros en 2025).

Plus que les cinq puissances africaines réunies

L’aberration ne s’arrête pas là. Si l’on cumule le PIB de l’Afrique du Sud (400 Md$), de l’Égypte (389 Md$), de l’Algérie (264 Md$), du Nigeria (188 Md$) et du Maroc (154 Md$), on atteint environ 1 395 milliards de dollars. Autrement dit, les vingt plus grandes fortunes mondiales pèsent plus de deux fois et demie les cinq plus grosses économies africaines réunies. Ce sont près de 500 millions d’habitants qui se retrouvent relégués derrière une poignée de milliardaires. La disproportion est telle qu’elle questionne la logique même de l’économie mondiale : comment accepter que quelques portefeuilles boursiers puissent écraser des continents entiers ?

Le tableau des excès

Voici le détail complet de ce classement Bloomberg qui défie la raison :

Ce tableau n’est pas une simple statistique, c’est le miroir déformant d’un capitalisme qui a perdu toute mesure. Il révèle un monde où les comptes en banque de quelques individus dépassent la richesse de nations entières, où les variations journalières sur un titre boursier représentent l’équivalent d’un budget national.