A l’approche de la fin de l’année, les employés de bureau français, comme leurs homologues internationaux, sont confrontés à un dilemme familier : faut-il redoubler d’efforts pour terminer les projets en cours ou les reporter à janvier avec un simple « On verra ça l’année prochaine ».
Rush de fin d’année : les employés français reviennent-ils vraiment sur les projets laissés en suspens ?
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Une nouvelle étude d’Atlassian révèle que deux tiers (66 %) des employés de bureau en France laissent des projets inachevés au moment de partir en congés de fin d’année. Cependant, beaucoup de ces projets ne sont jamais repris, générant un coût caché en termes de productivité, de moral et de cohésion d'équipe. Alors que près de la moitié des employés (45 %) affirment commencer la nouvelle année avec un regain de motivation pour les tâches laissées de côté, un sur cinq (19 %) ne les reprend pas malgré les meilleures intentions. Par ailleurs, près de trois employés sur dix (28 %) pratiquent un « retour sélectif » sur les projets, tandis que 8 % admettent abandonner simplement les tâches en question.
Un rush qui frappe fort en France
L’étude met en lumière les dynamiques spécifiques des pressions de fin d’année en France. Parmi les employés français, la majorité prévoit d’aller au bout de leur charge de travail entre la mi-décembre (38 %) et les derniers jours de l’année (40 %). Cependant, une part significative (14 %) vise à finir dès le début du mois de décembre, illustrant la diversité des approches pour gérer cette période cruciale.
Malgré ces efforts, les projets n’avancent plus souvent à cause de difficultés imprévues (34 %), de priorités changeantes (33 %) ou de budgets épuisés (19 %). Ces obstacles entraînent un effet boule de neige de retards, forçant les travailleurs à reporter les tâches à janvier :
- Seuls 23 % des employés évitent de reporter des projets pour limiter leur charge de travail en janvier.
- 21 % déclarent que le manque de contexte ou de détails empêche de finaliser les tâches.
- Un employé sur sept (14 %) reporte souvent les projets de décembre à janvier pour mieux gérer sa charge de travail immédiate.
- 10 % font des heures supplémentaires en janvier pour concilier les tâches reportées avec leurs responsabilités habituelles.
L’expression « on verra plus tard » est devenue synonyme de report, mais les données d’Atlassian montrent qu’il s’agit de bien plus qu’un simple problème de calendrier. En janvier, de nombreux projets se heurtent à des obstacles, comme le manque de contexte ou la perte d’élan. En France, les employés de bureau rapportent qu’en moyenne 17 % de leurs projets restent inachevés à la fin de l’année, contre jusqu’à 25 % dans d’autres pays.
Ce manque de suivi a un impact significatif sur la productivité et le moral au travail. Les employés qui reportent les tâches se sentent souvent dépassés lorsqu’ils tentent de les reprendre, en particulier si des détails essentiels ou un contexte ont été perdus.
Alors que les employés s'efforcent de venir à bout de leurs projets annuels, il est facile de se laisser submerger par des listes de tâches de plus en plus longues, des calendriers de plus en plus chargés et des demandes de dernière minute. C'est pourtant le moment de réfléchir soigneusement à la manière dont nous passons notre temps et à ce qui a un impact. Nous progressons plus rapidement lorsque nous sommes concentrés. Il est préférable de mener à bien quelques tâches importantes plutôt que de progresser de manière graduelle sur un grand nombre de petites choses.
Une solution : le travail asynchrone
Atlassian préconise un changement vers des pratiques de travail asynchrones qui permettent aux membres d’une équipe de collaborer à leur rythme, sans attendre des disponibilités alignées ou des contributions en temps réel.
De nombreuses organisations manquent d'outils et de normes de travail pour soutenir les employés pendant les périodes de pointe, ce qui conduit les équipes à privilégier les réunions et le travail synchrone. En revanche, les entreprises qui adoptent des pratiques asynchrones efficaces progressent plus rapidement, car elles ne dépendent pas du fait que tout le monde soit en ligne et disponible en même temps. Cette façon de travailler permet de réduire le stress, d'améliorer la continuité du travail et de donner aux employés les moyens de commencer la nouvelle année avec une concentration et une confiance renouvelées.
Les pratiques de travail asynchrone offrent des solutions concrètes aux défis de fin d’année :
- Eliminer les points de blocage : les équipes peuvent faire avancer les projets sans attendre une disponibilité simultanée.
- Rendre les connaissances accessibles : en documentant les informations clés et en offrant un accès transparent aux ressources, les employés peuvent reprendre là où ils se sont arrêtés, même plusieurs semaines plus tard.
- Hiérarchiser avec clarté : les équipes peuvent décider de ce qui doit réellement être reporté, évitant ainsi des retards inutiles.
La fin de l'année est souvent synonyme de pression pour boucler les projets, mais c'est aussi l'occasion de réévaluer ses priorités. Beaucoup d'entre nous essaient d'en faire trop à la fois, ce qui nous ralentit et compromet la qualité. Profitez plutôt de ce moment pour laisser tomber les projets à faible impact, vous concentrer sur les résultats qui comptent vraiment et vous préparer à un retour frais et ciblé. Ce genre de clarté et d'intention est inestimable.