Sécheresse : un été 2025 sous haute tension hydrique pour les nappes phréatiques

En ce début de l’été 2025, la sécheresse gagne du terrain. Les nappes sous nos pieds se vident, les sols craquent. Faut-il tirer la sonnette d’alarme ?

By Alix de Bonnières Published on 28 juin 2025 17h12
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Sécheresse : un été 2025 sous haute tension hydrique pour les nappes phréatiques - © Economie Matin
58Selon l’agence EauFrance, en avril, seuls 58 % des niveaux de nappes étaient au-dessus des normales.

la sécheresse frappe déjà la France : les nappes phréatiques présentent des niveaux contrastés, et les impacts du changement climatique deviennent flagrants. La situation interpelle, sans révéler tous ses défis.

La recharge des nappes : un équilibre fragile des sols

Selon le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières), le printemps 2025 a vu débuter une période de vidange précoce, dès février, sur la plupart des nappes réactives ; cette tendance s’est confirmée en mai, avec 75 % des niveaux en baisse. Les pluies ont été globalement inefficaces pour infiltrer les sols, du fait de ruissellements rapides. Résultat : une recharge appauvrie et une diminution de la ressource disponible.

Est-ce un constat inédit ? Évolution récente des nappes

Au 1er juin 2025, 46 % des points restent au-dessus des normales mensuelles, contre 70 % l’an dernier. Autre signal d’alerte sécheresse : la recharge hivernale a été déficitaire fin février, la pluviométrie étant en retrait de 25 %. Malgré des disparités régionales – Bassin parisien bien alimenté, Roussillon dans le rouge –, les tendances générales s’orientent vers un tarissement sensible des nappes.

Changement climatique : causes et perspectives

Le BRGM et le programme via Explore2 montrent une hausse d’évapotranspiration et un déplacement des précipitations vers des épisodes extrêmes. Selon le scénario le plus optimiste, certaines nappes du nord pourraient voir leur recharge augmenter de 10 à 30 % d’ici 2050 ; mais celles du sud, du sud-est et de Corse pourraient perdre jusqu’à 30 % d’ici 2100. Le réchauffement climatique se manifeste par des étés plus secs, des hivers pluvieux moins efficaces pour la recharge, et une ressource fragilisée.

Risques concrets si l’eau manque

Conséquences ? Les faibles niveaux menacent l’alimentation en eau potable, augmentent les risques de pollution, accroissent l’incendie de forêts, provoquent la rétraction des sols argileux… Selon l’agence EauFrance, en avril, seuls 58 % des niveaux de nappes étaient au-dessus des normales, avec déjà deux départements en crise. Les collectivités ont commencé à prendre des mesures : 3,5 % du territoire est en restriction d’usage (arrosage, lavage, piscines).

Appareils et réponses des collectivités

Face à ce défi, les initiatives s’intensifient : création de réserves de substitution, gestion territoriale de l’eau (PTGE), plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC-3) prévoyant 200 millions d’euros pour l'adaptation. Les collectivités installent des systèmes de suivi en temps réel, restreignent certains usages, et encouragent les économies. Toutefois, l’efficacité dépendra de la pérennité des financements et de la mise en œuvre des mesures sur les territoires.

Quelle eau demain ?

La recharge naturelle, freinée par le réchauffement et la sècheresse des sols, demande une révision profonde de la gestion de la ressource. L’hiver 2024‑2025, même avec quelques pluies, n’a pas suffi à compenser les pertes estivales. Faute d’action, certaines zones comme le Roussillon risquent un état de sécheresse chronique d’ici quelques années. Les simulations du programme Explore2 soulignent la nécessité d’une politique proactive et anticipée.

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