SNCF : une grève commence mais pas celle que vous croyez

Une nouvelle grève doit commencer ce mercredi 7 février 2024 à la SNCF. Mais, pour une fois, les trains ne seront pas à l’arrêt, les retards ne se multiplieront pas, les trajets resteront d’actualité. Car ce ne sont pas les cheminots qui font grève mais… les usagers réguliers de la SNCF, notamment les détenteurs des abonnements TGV Max et Max Actif +. La raison ? L’augmentation des tarifs.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 7 février 2024 à 9h17
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10%Les tarifs du Pass Max Actif ont augmenté de 10%.

SNCF : quand les usagers font grève...

Les protagonistes de cette grève ne sont autres que les "navetteurs", ces travailleurs pendulaires qui, résidant en région, effectuent quotidiennement ou hebdomadairement le trajet jusqu'à Paris pour des raisons professionnelles. Ces derniers, au nombre de 20.000, sont abonnés aux offres TGV Max Actif et Max Actif +, des formules conçues pour faciliter leurs déplacements fréquents.

La goutte d'eau qui a fait déborder le vase est l'augmentation, depuis le 1er février 2024, des tarifs de ces abonnements de 10% pour le passe Max Actif et de 5% pour le Max Actif +. Cette hausse s'inscrit dans une tendance à la hausse qui dure depuis des années, atteignant près de 20% sur trois ans. Elle est perçue par les usagers comme un manque de considération flagrant de la part de la SNCF envers une clientèle pourtant fidèle et récurrente.

De combien ont augmenté les tarifs des abonnements de la SNCF ?

L'augmentation des prix concerne principalement les abonnements TGV Max. Par exemple le passage de 360 à 396 euros par mois pour un trajet Paris-Lyon, et de 312 à 343 euros par mois entre Paris et Reims.

La SNCF justifie ces augmentations par la nécessité d'ajuster les prix des abonnements, jugés trop faibles, notamment pour des trajets très sollicités comme ceux reliant la Capitale à Tours, Angers, ou Lyon. En somme, le transporteur veut mieux rentabiliser ces abonnés.

Pas de perturbations dans le trafic

La forme que prend cette grève est pour le moins originale : il s'agit d'une "grève de présentation des titres de transport". En pratique, cela signifie que les abonnés concernés refuseront de présenter leur abonnement lors des contrôles dans les trains, à partir du 7 février 2024.

Cette action est bien évidemment symbolique. Elle est soutenue par la Coordination nationale des usagers du train et vise à attirer l'attention sur l'injustice ressentie par les usagers face à l'augmentation des tarifs.

Quelles réponses de la SNCF ?

La SNCF se défend en mettant en avant la compétitivité de ses offres. Selon la compagnie, même après l'augmentation, le prix des billets avec abonnement resterait entre 16 et 18 euros en moyenne, un tarif bien inférieur à celui d'un billet classique en seconde classe, qui coûterait entre 40 et 45 euros. « Nous sommes donc très confiants sur le fait qu'elle va continuer de répondre très largement aux besoins de ce public et de démontrer qu'elle est très compétitive », a déclaré la SNCF en parlant de son offre d’abonnement.

La mobilisation du 7 février 2024 pourrait marquer le début d'un bras de fer prolongé si les deux parties ne parviennent pas à trouver un terrain d'entente. Les actions « plus radicales » évoquées par David Charretier, président de l’association des usagers du TGV Tours-Paris dans les colonnes du Parisien, témoignent de la détermination de ces derniers à se faire entendre.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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