Transport : à la SNCF, moins vous roulez, plus c’est cher !

La tarification de la SNCF a toujours suscité de vifs débats. Une enquête menée par l’UFC-Que Choisir ne va clairement pas changer la donne. L’association de consommateurs a analysé les prix des trajets de la SNCF et a remarqué que plus le trajet est court, plus le prix augmente…

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 8 mars 2024 à 10h35
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2%La SNCF consomme près de 2% de l'électricité utilisée annuellement en France.

Le coût au kilomètre des trajets SNCF

L'analyse de l'UFC-Que Choisir publiée le 6 mars 2024, basée sur 91 liaisons TGV (Inoui, Lyria, et Eurostar), a montré que les trajets les plus courts s'avèrent souvent les plus onéreux en termes de coût au kilomètre. Cette conclusion, qui peut sembler contre-intuitive au premier abord, trouve en fait sa logique dans la structure des coûts fixes inhérents au fonctionnement des trains. Ces coûts, comprenant l'entretien du matériel, les péages ferroviaires, et la masse salariale, sont plus facilement amortis sur les distances longues.

Le constat est éloquent : pour les trajets de moins d'une heure, le prix moyen au kilomètre se stabilise à 0,23 euro, avec une pointe à 0,36 euro pour le court voyage de 20 minutes entre Aix-en-Provence TGV et Avignon TGV. Par contraste, les trajets de plus de quatre heures affichent un coût moyen au kilomètre largement inférieur : 0,16 euro, soit près de trois fois moins que le prix d’un voyage de 20 minutes.

Les tarifs de la SNCF sont tout sauf homogènes

Mais les voyageurs sont loin d’être logés tous à la même enseigne. Les trajets et leurs prix ne sont pas homogènes en France. Un Lille-Londres, qui dure 1h24, coûte 0,39 euro par kilomètre, contre 0,14 euro pour un Reims-Strasbourg dont la durée est de 1h29. Et si on peut expliquer le prix du Paris-Londres par l’utilisation du tunnel sous la Manche, c’est moins compréhensible pour le Paris Tours coûtant 0,29 euro le kilomètre malgré un trajet de 1h26.

La SNCF justifie cette tarification par les coûts élevés des péages qu'elle doit verser pour l'utilisation des rails, qui représentent jusqu'à 40% du prix d'un billet. Ce qui explique également l’annonce de la hausse des tarifs de 2,6% en 2024, qui suit celle de 5% déjà décidée en 2023. La raison principale est le modèle économique français du rail, où l'entretien et la rénovation du réseau ferroviaire reposent intégralement sur les revenus des péages. Dans d’autres pays européens l'État subventionne davantage le gestionnaire d'infrastructures, réduisant la nécessité de faire appel à des péages élevés.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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