Soins dentaires : préparez-vous à dépenser plus dès octobre

L’écho d’un mécontentement général retentit à la suite de la déclaration de la Sécurité sociale ce vendredi 16 juin 2023. Dès le 1ᵉʳ octobre, le soutien financier de l’Assurance maladie pour les soins dentaires tombera de 70% à 60%. Cette mesure suscite une vague d’interrogations concernant le futur des soins bucco-dentaires.

Stephanie Haerts Economie Matin
Par Stéphanie Haerts Publié le 19 juin 2023 à 16h11
Dentiste Remboursement
60%À compter du 1ᵉʳ octobre 2023, la prise en charge des soins dentaires par l’Assurance maladie passera de 70% à 60%.

Le transfert des coûts vers les complémentaires santé

Le déremboursement des soins dentaires signifie que les complémentaires santé, les mutuelles et les assureurs devront combler l'écart. Le ticket modérateur - la part des dépenses restant à charge aux patients mais généralement couverte par les mutuelles - augmentera donc de 30% à 40%. 

Alors que la Mutualité française craint une hausse des tarifs, le ministère de la Santé et de la prévention reste silencieux. Cependant, il insiste sur le fait que ce transfert ne génère ni coût supplémentaire pour les assurés, ni perte de revenus pour les cabinets dentaires.

Conséquences de cette baisse de remboursement

Le Centre technique des institutions de prévoyance (CTIP) met en garde contre les conséquences potentielles sur les cotisations. Selon sa déléguée générale, Marie-Laure Dreyfuss, cette décision aura un impact certain. Eric Chenut, président de la Mutualité française, critique également la mesure qu'il qualifie de « unilatérale » et « technocratique ».

L'Union dentaire qualifie cette décision de « mesure comptable » avec des conséquences médicales, sociales et économiques potentiellement négatives. Ils se demandent si cette mesure améliorera la santé bucco-dentaire des Français, favorisera la prévention bucco-dentaire, ou même améliorera le pouvoir d'achat. « Plus de prévention pour les patients, c'est moins de dépenses dans les prothèses dentaires et cela fait partie de nos objectifs principaux », a déclaré le Ministère de la santé et de la prévention dans des propos rapportés par le site Actu.fr.

Priorité à la jeunesse : une stratégie à double tranchant ?

La priorité de ce changement est clairement affichée par le ministère de la Santé : il s'agit avant tout des jeunes, en particulier ceux âgés de 3 à 24 ans. Les professionnels de la santé dentaire suggèrent une transition d'un examen remboursé tous les trois ans à un examen annuel pour cette tranche d'âge. Face à cela, le ministère admet simplement que cette proposition fait partie des options en cours d'examen.

Cependant, l'incertitude demeure quant à la faisabilité de cette réforme. En effet, les discussions en cours entre l'Assurance maladie et divers secteurs professionnels, y compris les dentistes, pourraient aboutir à une nouvelle convention d'ici la fin juillet. Or, cette situation pourrait faire grimper la facture, d'où la nécessité d'une analyse approfondie des coûts potentiels.

Stephanie Haerts Economie Matin

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à la consommation, la finance, les technologies, l'énergie et l'éducation.

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1 commentaire on «Soins dentaires : préparez-vous à dépenser plus dès octobre»

  • Le Ministère évoque un transfert de charges d’environ 500
    M€ , sur les org complémentaires ( OC) du fait de cette baisse du taux de Rbst SS . Les cotisations annuelles des complémentaires santé représentent 40 Mds € ( 2021 ), pour environ 30 Mds de prestations versées . Ce transfert de 500 M€sur les OC representera 1.25% des cotisations annuelles . Cela n’est pas nul, mais pas assez important pour mettre en difficultés les OC , qui ne devraient alors pas répercuter ce transfert sur les futures cotisations .
    N’oublions pas que déjà, globalement , la SS prend en charge 80 % des dépenses totales de santé , le complémentaires 13%. C’est donc acceptable…

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