Superprofits : TotalEnergies tente de faire passer la pilule

Les superprofits des majors du pétrole, que Bruno Le Maire ne connaît pas et que le gouvernement ne semble pas vouloir taxer, est de retour sur le devant de la scène. Et c’est toujours par TotalEnergies que le scandale arrive : le groupe a connu, en 2023, une hausse de ses bénéfices, établissant un nouveau record historique.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 8 février 2024 à 9h50
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4%Le bénéfice net de TotalEnergies a grimpé de 4% en 2023.

Pour tenter de tuer la polémique dans l’oeuf, Patrick Pouyanné, son PDG, a promis que les stations-service TotalEnergies maintiendraient le plafonnement des prix.

Bénéfices record pour TotalEnergies… pour la deuxième année consécutive !

La publication, le 7 février 2024, des résultats de TotalEnergies pour 2023 a une nouvelle fois relancé la polémique des superprofits des entreprises. L’énergéticien a connu une hausse de son bénéfice net qui a atteint 19,8 milliards d’euros. Et c’est un nouveau record, surpassant le précédent qui ne datait que de 2022.

Mais si le record de 2022 pouvait s’expliquer par la flambée des prix du pétrole à la suite de la guerre en Ukraine, l’année 2023 a plutôt été marquée par un tassement des prix de l’énergie. S’ils sont toujours restés élevés par rapport à la période pré-covid, les prix de l’essence et du diesel sont retombés sous la barre des 1,90 euro le litre et même plus bas.

Pas de quoi inquiéter TotalEnergies qui se permet le luxe d’un nouveau record… et d’augmenter le dividende versé à ses actionnaires.

Le plafonnement des prix maintenu… pour enfumer l’opinion ?

Anticipant, à juste titre, une nouvelle polémique sur les superprofits (à laquelle TotalEnergies n’échappera pas en réalité), Patrick Pouyanné, son PDG, a tenté de faire passer la pilule. Pour ce faire, selon les informations de FranceInfo, il serait prêt à faire une concession. Le PDG envisagerait de maintenir le plafonnement des prix mis en place, dans les stations-service de son groupe, pour l’année 2023 et pour l’année 2024.

Le plafonnement est « une bonne politique », juge celui qui a augmenté son salaire de plusieurs centaines de milliers d’euros en 2023. Sauf que les automobilistes n’en profitent pas vraiment… car les prix n’atteignent pas le niveau de déclenchement du plafond.

TotalEnergies, pour 2023 et 2024, plafonne en effet le prix de ses carburants à 1,99 euro le litre. Un niveau qui s’est fortement éloigné des prix réellement pratiqués en France, en particulier car le prix du baril de pétrole a chuté sous les 90 dollars. D’ailleurs, Patrick Pouyanné l’affirme : sur les 3.400 stations service du groupe, seulement « 500 stations » appliquent le plafonnement, car les autres affichent des prix inférieur. Soit seulement une station sur sept.

Le plafonnement coûte donc de moins en moins cher à TotalEnergies qui ne semble pas vouloir faire un geste de plus pour le portefeuille des Français. Et ce malgré les 19,8 milliards d’euros de bénéfices...

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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