L’essor spectaculaire des trains de nuit séduit de plus en plus de voyageurs : leur fréquentation a triplé en cinq ans, passant de 350 000 à près d’un million, avec un taux d’occupation atteignant jusqu’à 80 % sur les lignes phares.
Essor des trains de nuit : une fréquentation triplée en cinq ans

Les trains de nuit ne connaissent pas la crise
Depuis la relance en 2021, la fréquentation des trains de nuit a atteint un niveau record. La fréquentation a triplé en 5 ans selon RMC/BFMTV. De son côté, le rapport de Réseau Action Climat souligne une augmentation de 64 % sur la ligne Paris-Toulouse entre 2019 et 2024, et met en avant la montée de la clientèle professionnelle. En 2023, elle représentait 30 % des passagers. Au-delà du nombre, le taux d’occupation est révélateur : 76 % en moyenne sur l’ensemble des lignes en 2024, et plus de 80 % sur les axes Paris-Toulouse et Paris-Nice. Cette saturation rend souvent impossible une réservation de dernière minute, signe d’un véritable engouement pour ces trajets nocturnes pratiques et confortables.
Comment expliquer cet engouement ? Le prix joue un rôle majeur. Sur la ligne Paris-Toulouse, le billet de nuit est proposé à 56 €, contre 84 € en TGV. Ainsi, le coût moyen est de 70 €, soit environ 50 € de moins qu’un trajet similaire en TGV. De plus, en voyageant de nuit, les passagers économisent une nuit d’hôtel, renforçant l’argument financier.
Sur le plan environnemental, le train de nuit limite les émissions par rapport à l’avion ou la voiture. Il s’impose ainsi comme une réponse aux enjeux climatiques, en particulier sur des trajets de l’ordre de plusieurs centaines de kilomètres. C’est aussi un vecteur d’aménagement du territoire, reliant les zones rurales et les métropoles sans passer par Paris et favorisant l’accès des territoires isolés.
Conséquences pour la SNCF : opportunités et contraintes
Ce regain de fréquentation est une bouffée d’air frais pour la SNCF, mais l’offre reste contraignée. Le parc de trains de nuit compte seulement 129 voitures-couchettes disponibles actuellement. Christian Torrego, directeur adjoint Intercités en charge des trains de nuit, souligne qu’il est difficile d’ajouter des lignes dans ces conditions.
La modernisation s’accélère : une commande de 180 nouvelles voitures et 30 locomotives a été officialisée début 2025, avec une première livraison prévue courant 2030. Par ailleurs, un rapport du Réseau Action Climat propose d’atteindre 340 voitures d’ici 2030, voire 600 à l’horizon 2035, pour ouvrir des liaisons comme Paris-Barcelone ou Bordeaux-Nice, et permettre d’économiser jusqu’à 800 000 tonnes équivalent CO₂.
