Transports : à Paris, le vélo, c’est « in » la voiture, « hasbeen »

Un Parisien sur dix se déplace à vélo

À Paris, les vélos prennent le dessus. Selon une étude de l'Institut Paris Région réalisée entre octobre 2022 et avril 2023, ayant recueilli les données de 3.337 Franciliens âgés de 16 à 80 ans, 11,2% des déplacements intra-muros sont désormais effectués à vélo, contre seulement 4,3% en voiture. David Belliard (EELV), l'adjoint aux mobilités, ne cache pas son enthousiasme sur X : « Il y a 10 ans, qui aurait pu prédire qu'à Paris, le vélo dépasserait la voiture ? C'est pourtant chose faite ». Ces chiffres montrent une nette préférence pour la marche, qui est en tête à 53,5%, suivie des transports en commun, avec 30 %.

En revanche, le classement n'est plus le même une fois passé le périphérique. En banlieue, les transports en commun dominent largement avec 66% des déplacements en petite couronne et 77% en grande couronne. L'usage de la voiture y est également plus marqué, surtout entre les deux couronnes où il atteint 49% et grimpe à 61% au sein de la grande couronne. Ce contraste souligne une dépendance automobile beaucoup plus importante en périphérie. Là encore, l'objectif est de faire baisser cette dépendance avec le projet du Grand Paris Express et ses 200 km de lignes de métro en construction.

Objectif zéro voiture à Paris pour Hidalgo ?

La mairie de Paris intensifie ses efforts pour décourager l'usage de la voiture. À partir de 2025, Paris, à l'instar de Lyon, interdira les véhicules Crit'Air 3, englobant de nombreux véhicules diesel et à essence âgés. Au total, 1,3 million de Parisiens possèdent un véhicule Crit'Air 3, 4 ou 5. Par ailleurs, un vote début février 2024 a approuvé à 54,55 % la proposition de tripler les tarifs de stationnement pour les voitures les plus imposantes, notamment les SUV. D'après la mairie, cette surtaxation toucherait environ 10% des véhicules et générerait près de 35 millions d'euros de revenus supplémentaires. Ces mesures, selon la maire Anne Hidalgo, visent à lutter contre la pollution et à favoriser un meilleur partage de l'espace public.

La transformation des modes de déplacement à Paris ne laisse personne indifférent. Entre satisfaction et critiques, les réactions sont partagées. Tandis que certains applaudissent ces changements comme essentiels pour la qualité de vie et la sécurité routière, d'autres, comme l'association « 40 millions d'automobilistes », pointent du doigt une participation faible aux votes et une possible perte de liberté individuelle avec l'écartement petit à petit des voitures à Paris.