Virements bancaires : attention aux nouvelles règles de sécurité !

Dès le 9 octobre 2025, chaque virement devra passer par une vérification du nom du bénéficiaire. Cette nouvelle obligation européenne modifie profondément les habitudes des clients et redéfinit les responsabilités des banques face aux fraudes.

Paolo Garoscio
By Paolo Garoscio Published on 26 septembre 2025 5h59
virement bancaire
Que faire en cas d'erreur de virement bancaire ? - © Economie Matin
29%Les demandes d'assistance pour fraude aux virements ont augmenté de 29% en 2024.

Le virement bancaire est devenu l’un des moyens de paiement les plus utilisés en Europe. Mais à compter du 9 octobre 2025, une étape supplémentaire sera imposée : le contrôle systématique du bénéficiaire par la banque. Cette réforme, inscrite dans le règlement (UE) 2024/886, vise à renforcer la sécurité des transactions et à réduire les arnaques liées aux comptes usurpés ou aux libellés trompeurs.

Virements : pourquoi la vérification du bénéficiaire devient obligatoire

À partir du 9 octobre, la banque de l’émetteur devra vérifier en temps réel que le nom indiqué correspond bien à celui rattaché à l’IBAN du compte destinataire. En cas d’écart (faute d’orthographe, abréviation ou erreur plus importante), le client recevra une notification. Il pourra alors corriger le libellé ou confirmer le virement malgré l’avertissement. Selon la Fédération bancaire française, « à partir du 9 octobre 2025, toutes les banques de la zone euro mettront en œuvre un nouveau service de Vérification du Bénéficiaire (VoP – Verification of Payee) ».

Cette vérification concerne les virements SEPA, instantanés ou classiques, entre comptes de paiement. Elle ne s’appliquera pas aux livrets réglementés ni aux dépôts d’épargne. Concrètement, les clients devront veiller à renseigner l’identité exacte de chaque bénéficiaire, qu’il s’agisse d’un particulier (prénom et nom complet) ou d’une entreprise (dénomination sociale).

Conséquences pour les clients et limites face à la fraude

Cette évolution marque une rupture dans la manière de gérer les virements. Jusqu’ici, seule la combinaison IBAN et BIC suffisait. Désormais, l’exactitude du nom devient une condition essentielle. Le gouvernement rappelle que « les banques et prestataires de services de paiement devront vérifier la correspondance entre l’identité du bénéficiaire et le titulaire du compte bancaire indiqué ».

En pratique, une concordance totale permettra de finaliser l’opération immédiatement. Une concordance partielle ou inexistante déclenchera une alerte. La Fédération bancaire française distingue quatre cas : correspondance, correspondance partielle, absence de correspondance et impossibilité de vérifier. Cette mesure doit réduire les escroqueries, notamment les fraudes par « faux ordres de virement ».

Pourtant, l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement rappelait que le taux de fraude sur les virements instantanés atteignait 0,039 % en 2023, contre 0,002 % pour les virements classiques. Les fraudeurs pourraient donc continuer à cibler les utilisateurs les moins vigilants.

Des règles qui modifient la responsabilité des banques

Cette réforme a aussi un impact juridique majeur. Jusqu’à présent, les victimes de fraude supportaient souvent la perte si elles avaient elles-mêmes initié le virement. Avec la vérification du bénéficiaire, les banques se protègent un peu plus : une alerte donnée au client en cas de discordance peut suffire à les dédouaner.

Pour les entreprises, cette obligation peut compliquer les virements massifs ou automatisés, car les fichiers doivent être parfaitement conformes aux noms enregistrés. De nombreux établissements bancaires conseillent déjà à leurs clients professionnels d’anticiper en mettant à jour tous leurs bénéficiaires. Côté particuliers, il faudra éviter les libellés approximatifs tels que « maman » ou « électricien », comme le rappelle Le Figaro. En cas de négligence, le virement pourra être retardé, voire refusé, même s’il concerne un proche connu de longue date.

Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint. Après son Master de Philosophie, il s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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