Voitures thermiques : les ventes autorisées après 2035 en Europe

L’Europe vient de revenir en arrière. Elle annonce que la vente de voitures thermiques neuves sera encore possible en 2035. Une manière de sauver l’industrie automobile à l’agonie depuis plusieurs années.

Cedric.bonnefoy
By Cédric Bonnefoy Published on 17 décembre 2025 16h30
voitures-thermiques-europe-2035-europe
Voitures thermiques : les ventes autorisées après 2035 en Europe - © Economie Matin
2035L’Europe renonce finalement à interdire la vente de voitures thermiques neuves en 2035. Un retournement majeur.

Les voitures thermiques finalement pas bannies en 2035

Sur le volet automobile, la nouvelle orientation de la Commission européenne marque un tournant politique majeur. L’Europe, qui avait fait du tout électrique l’horizon unique pour 2035, renonce désormais à une interdiction stricte des voitures thermiques neuves. Cette décision, présentée comme un compromis réaliste, s’inscrit dans un contexte industriel tendu et relance le débat sur l’avenir de la voiture électrique en Europe à partir de 2035.

L’Europe n’abandonne pas ses ambitions climatiques, mais elle en modifie profondément les modalités. Initialement, le texte adopté en 2023 imposait une réduction de 100 % des émissions de CO₂ pour les voitures neuves à compter de 2035, ce qui revenait à exclure toute motorisation thermique. Désormais, l’Europe vise un objectif de –90 %, laissant une marge réglementaire inédite. Ce renoncement traduit une volonté politique de sortir d’une approche jugée trop rigide.

Toutefois, ce changement ne relève pas d’un simple recul idéologique. La Commission européenne assume une adaptation aux contraintes économiques et industrielles. Wopke Hoekstra, commissaire européen au climat, a affirmé que l’Europe restait engagée vers une mobilité à très faibles émissions, tout en intégrant davantage de flexibilité pour les constructeurs. Ainsi, l’Europe redéfinit son cadre sans renoncer à l’objectif de transformation du parc automobile.

Europe, voiture électrique et coexistence des technologies après 2035

Ce renoncement ouvre la voie à une coexistence prolongée entre la voiture électrique et d’autres solutions techniques. Concrètement, l’Europe autorisera jusqu’à 10 % de ventes de véhicules non zéro-émission après 2035, sous réserve de mécanismes de compensation. Cette part limitée marque une rupture symbolique forte avec la logique du tout électrique imposée jusqu’ici.

Par ailleurs, l’Europe souhaite encourager l’émergence de technologies alternatives. Les carburants synthétiques, certains biocarburants avancés ou encore des procédés industriels moins carbonés entrent désormais dans l’équation. Apostolos Tzitzikostas, commissaire européen aux transports, a souligné que l’Europe était prête à « autoriser d’autres technologies que la seule batterie électrique après 2035 », selon Euronews. Ce discours reflète un renoncement stratégique à une transition monolithique, au profit d’une approche plus diversifiée de la mobilité.

Le renoncement européen ne peut être compris sans analyser le contexte industriel. Depuis plusieurs mois, de nombreux constructeurs alertaient sur la difficulté d’atteindre un objectif de zéro émission dans les délais impartis. L’Europe, confrontée à une concurrence internationale accrue, a dû tenir compte de ces avertissements. L’Allemagne et l’Italie ont joué un rôle clé en plaidant pour un assouplissement de la réglementation, estimant que l’interdiction totale des moteurs thermiques mettait en péril des centaines de milliers d’emplois.

Cedric.bonnefoy

Cédric Bonnefoy est journaliste en local à la radio. À côté, il collabore depuis 2022 avec Économie Matin.

No comment on «Voitures thermiques : les ventes autorisées après 2035 en Europe»

Leave a comment

* Required fields